« C’était mieux avant ». C’est par cette phrase toute simple, galvaudée presque, que Pontalis commence son dernier livre. Elle sera le fil rouge de cet ouvrage ou la question du temps et celle de la mémoire sont centrales. C’était quand avant et d’ailleurs avant quoi ? Et quelle mémoire gardons-nous de cet avant. Comment naissent la psyché, le langage ? Parler de ces textes courts de Pontalis est presque impossible, voir inutile. Il faut les lire c’est tout. Et chaque fois, que ce soit dans « L’amour des commencements », « Perdre de vue », « L’enfant des Limbes », la même délicatesse avec les mots et parfois des fulgurances somptueuses « Nous n’aspirons pas à l’éternité, sinon à celle de l’instant.»
Il n’y aura pas de suite à « Avant ». J.-B. Pontalis est mort en janvier, le jour de son anniversaire. Il est parti au pays de l’Après et l’on n’imagine pas un instant qu’il n’écrive plus, qu’il ne pose plus de questions. C’est certain, il en reviendra avec un livre.
En attendant, vous pouvez écouter un mélange de textes de ces différents livres lus par Daniel Pennac. Conteur-né, généreux, Pennac apporte une humanité à ces textes concis, pudiques, presque immatériels et pourtant si personnel. J.-B. Pontalis par Daniel Pennac. Une lecture égoïste CD Gallimard.2006. 54 minutes.