Cardinal, régénérant, « Manuel pour en finir avec la mort » est le bâton du pèlerin. Un doigt glissant sur la vitre givrée du temps qui passe et qui arrête sa quête à l’ultime sagesse du point final. Cet essai omniscient, ciselé, et compréhensif est courtois, magnanime car donnant. Et c’est là, dans le point du cercle de la vie que les auteurs, Joseph Agostini et Agnès Rouby psychanalystes de renom délivrent le savoir hors du temps et de l’espace, et les mouvances de la mort. Celle-ci en devient éclairante, juste, déclaration. Elle fait partie de l’unité VIE, et ce manuel est un lever de rideau magnifique. Boussole, ce manuel est la voix du monde. Il décortique une à une les mailles de la mort et foudroie au passage ce que redoute l’humain. Il est initiateur, et son allégorie innovante englobe toutes les essences psychologiques, philosophiques, sociologiques. Il assemble l’épars, les regards perdus, les doutes et certitudes. Les quatre mains perfectionnistes assemblées en écoute charment la lecture, sans manichéenne posture. Chaque chapitre inclue le palpitant, le frémissant, peu de noir, avec une clarté en étendard explicite.
Joseph Agostini et Agnès Rouby sont des éclaireurs qui délivrent des morceaux d’architecture dans un style respectueux envers le lecteur, avec ce professionnalisme qui offre, suggère, sans rien imposer. Cet intense car existentiel manuel est indubitable. Le Prix Nobel de littérature Imre Kertesz parle « D’être sans destin » pour évoquer ces individus dont la mort a été anonymisée » est un pas de côté libre, à la croisée des chemins. Kaléidoscope, la mort devient traduisible dans le champs du monde. « Dans une voix chevrotante, puis plus assurée, la goutte d’eau dit l’étrange résonnance du microcosme et du macrocosme. Elle se révèle pleine de tous les possibles, à l’image de la pierre polie du maçon, qui tend vers la perfection, à mesure des actes symboliques qu’il pose. »La mort devient le point d’ancrage de toutes vies et dépose le fardeau des doutes. L’Argentine et ses mères de la Plaza de Mayo est une majuscule dans ce manuel « Quand on assassine, on le laisse pas de traces. La sépulture, avec son potentiel de rassemblement, de ralliement, est la pire ennemie des dictatures. » Ce manuel est le sablier du palpitant. Chaque grain de ce sable si vivifiant est une histoire pour une mort de rédemption. « Peur de mourir, c’est peur de vivre… »Plus qu’un manuel, ce dernier est une conférence à ciel ouvert. Utile, délicat, il est cette main qui ébouriffe les cheveux de l’endormi. Une cathédrale aux fondations existentialistes, où chacun puisera la clarté désirée venue du puits de la Vie. La première de couverture de Jean-Luc de Antoni emblématise avec finesse , le régénérant, la quête, et le vouloir. « Manuel pour en finir avec la mort » « C’est aussi et surtout un livre sur la vie… toujours recommencée. »Publié par Les Editions Envolume (Société) cet essai culte est un parchemin des plus précieux.