« Vendredi 10 août 2007, Agathe s’est arrêtée de respirer. Après six mois de lutte depuis sa deuxième greffe et toute une vie de combat. Sa lumière, son rire, son esprit, son courage vont tellement nous manquer. » Pour raconter sa fille Agathe et son dernier été, il y a sept ans, Didier Pourquery a choisi l’extrême sobriété. Il a eu raison, car cette simplicité permet de faire revivre de manière plus intense encore cette jeune fille si fougueuse.
Depuis toujours, Agathe et sa famille savaient que son parcours serait plus court que celui des autres enfants. Son espérance de vie était de vingt-cinq ans maximum, comme leur avait asséné sans prendre de gants un médecin peu délicat. Sachant cela, elle a vécu dans l’urgence, à cent à l’heure. Elle est tombée amoureuse comme les filles de son âge, a voulu avoir son appartement un peu plus tôt que les autres. Elle était impétueuse, généreuse et, parfois aussi, insupportable comme toute ado qui se respecte. De leur côté, les parents gardaient l’espoir que leur fille passerait entre les gouttes, que les greffes la sauveraient, que là-haut on l’oublierait… C’était peut-être une forme de déni, mais cela a permis à tout le monde de vivre de manière presque normale une situation qui ne l’était pas du tout.
A la fin de ce récit, on a l’impression de connaître intimement Agathe, de l’avoir côtoyée, d’avoir passé quelques vacances à l’île d’Oléron avec elle. Elle nous a amusés, parfois agacés, fait pleurer ou rire. Son père réussit à en brosser un portrait tout en subtilité, à partager avec nous leur intimité et ce lien privilégié qui les unissait. A la faire revivre tout simplement.