À deux mois de leur rentrée en seconde, le verdict tombe. Lilou, Samantha, Bastien et Farouk doivent emprunter un autre chemin que celui, classique, du lycée général : la voie professionnelle. Pour ces quatre adolescents, la déscolarisation n’est pas loin. En échec scolaire, chacun pour des raisons différentes, ils se retrouvent bien malgré eux à suivre un cours de français singulier, donné par Agathe Fortin, une jeune prof exigeante mais évidemment passionnée.
Progressivement, au fil des semaines, les quatre jeunes vont se rapprocher, s’unir. Au cœur de la salle 7, les cours de théâtre leur offrent la possibilité d’être enfin eux-mêmes. La parole les libère ; les mots, leurs ennemis au départ, se transforment en alliés. Agathe Fortin leur propose même de les préparer et de participer à un concours d’éloquence, en fin d’année, comme un défi, un pied-de-nez à la société : oui, les jeunes de banlieue peuvent réfléchir, argumenter, s’exprimer à voix haute. Alors, parce cela semble être la première fois que quelqu’un croit autant en eux, les quatre élèves s’investissent, et y prennent goût. Ils sont prêts à défendre ce qui leur reste de dignité.
Ces quatre déracinés, chacun à leur manière, sont talentueux ; mais il leur faut passer par des périodes difficiles, des instants où ils perdent totalement pied. Parfois, l’éloquence leur semble un combat perdu d’avance, mais l’espoir et la volonté qu’ils portent au fond d’eux les fait avancer. Et cela sonne terriblement juste.
Dans ce roman polyphonique, Isabelle Pandazopoulos reprend un sujet connu : celui d’un professeur qui tire vers le haut des élèves en échec scolaire. Mais la force du récit, ce pourquoi le jeune lecteur ira, à bout de souffle, jusqu’au bout, réside dans les récits croisés et intimes des personnages attachants, emblématiques, dont la violence insatiable et la colère sourde, émeuvent.