« Tous âges confondus, lecteurs et lectrices sont invités à s’interroger sur le sexe des mots d’une langue vivante bizarre où les mots assassin, témoin, faux-frère, agresseur n’ont pas de féminin, où l’on rechigne à féminiser les noms de métiers, ce qui produit des absurdités comme « Madame le président », où certains pensent que la pharmacienne est la femme du pharmacien, où il y a des hommes sage-femme, mais où le mot victime, lui, est toujours au féminin. »
Voilà un drôle d’album, enfin drôle, ça se discute ! Disons que son contenu interpelle, fait réfléchir. À travers un imagier, le lecteur – ou la lectrice – constate avec un sourire ou avec effarement – au choix – que la langue française serait – parfois – insidieusement sexiste. Élisabeth Brami ose un raccourci – discutable parce qu’il existe des contre-exemples mais qui pousse inévitablement à la réflexion – : « masculin = humain et féminin = machin ! ».
Les mêmes mots illustrés au masculin et au féminin défilent donc en miroir page après page, montrant la « supériorité » du genre masculin sur le genre féminin ( ce dernier désignant objets, fruits, fleurs, animaux..). Quelques exemples : un marinier / une marinière, un carabin / une carabine, un mandarin / une mandarine, un tribun / une tribune, un chevalier / une chevalière…
Fred L. marque les différences avec des jeux de couleurs et s’amuse à dessiner les personnages avec des visages grotesques alors que les illustrations des mots féminins sont, elles, « sérieuses ».
Cet album « militant », soutenu par Amnesty International, est à mettre dans toutes les mains à partir de 7 ans (ma fille de 6 ans n’a pas compris le double niveau de lecture et le vocabulaire est complexe).
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