Ma vie de (grand et parfait) génie incompris
Stacey Matson

Actes Sud Junior
octobre 2016
300 p.  13,90 €
ebook avec DRM 9,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

« Oh le bruit des aiguilles qui claquent et cliquettent fébriles »

Stacey Mason est devenue une adulte pleine de fantaisie, qui a exercé des métiers aussi divers que responsable des guides au Parlement du Canada à Ottawa (elle explique sur son site que de penser qu’à un moment de sa vie, on pouvait se présenter au Parlement et la demander et les gens savaient qui elle était, une idée qui la réconforte encore aujourd’hui dans ses moments de creux), fée de goûter d’anniversaire ou vendeuse de sapins de Noël. Mais depuis toujours, son rêve était de devenir écrivain. Célèbre, de préférence. C’est aussi le credo d’Arthur Bean (Arthur Fayot, dans la version française, le pauvre), qui, à treize ans, vient de vivre la plus traumatisante des épreuves : sa mère est morte. Après un été passé chez ses grands-parents, de retour aux côtés de son père déboussolé, il reprend les rênes de sa vie et fait sa rentrée en cinquième avec un peu de retard (au Canada, le collège débute en 5° pour 3 ans, la 6° termine la scolarité en primaire). Au travers de sa correspondance avec ses divers enseignants et deux ados qui prendront une grande importance dans sa vie (le brutal Robbie Zack et la si jolie Kennedy), par mail, notes, et courriers (épistolaire donc), on assiste à festival d’humour et d’inventivité. Arthur est très intelligent, volontiers impertinent (sans toujours mesurer la portée de sa « créativité »…), parfois arrogant et souvent sarcastique, le tout couplé à la naïveté de son âge et à ses conditions de vie tout de même peu faciles. Déterminé à gagner le concours de nouvelles des Jeunes Auteurs, mais totalement sec devant la page blanche, Arthur est une éponge qui plagie comme il respire, sans en avoir le moins du monde conscience ou avec un mauvaise foi si amusante qu’il est bien difficile de lui en tenir rigueur (à un moment par exemple, il tente de refourguer sa propre version de Don Quichotte, Stacey Mason avoue que c’est du vécu, elle avait vu enfant « Man of la Mancha » et était persuadée qu’il s’agissait d’une obscure petite comédie musicale dont personne n’avait jamais entendu parler). Le tout est enlevé et se dévore ! A partir de 9 ans (mais les avoir presque 6 fois ne gêne en rien, il y a plusieurs niveaux d’identification à l’oeuvre, promis). Premier volet d’une trilogie, on a hâte de lire la suite.

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