Les parents de Charlie sont séparés. Mais bien que leur décision soit irrévocable, la fillette est convaincue qu’il faut qu’elle s’en mêle : en effet, elle ne supporte pas de voir ses parents l’un sans l’autre. Elle est triste lorsqu’elle les surprend pleurer en cachette, ou changer de comportement brutalement. Persuadée qu’ils vont tomber amoureux à nouveau, elle regorge d’idées, plus farfelues les unes que les autres. D’autant plus que son père, écrivain, ne fait attention à rien et que sa mère s’enferme dans le travail.
Aidée de sa meilleure amie, Léa, Charlie entame une grève de la faim, puis une grève de la parole… Alors ses parents l’emmènent voir un pédopsychiatre, pour tenter de résoudre le problème. Mais le problème, ce n’est pas elle, c’est eux ! Bien décidée à ne pas se laisser faire, l’écolière utilise son imagination pour manipuler ses proches. Mamie Epinette, la grand-mère de Charlie, chez qui elle passe ses vacances, est bien la seule qui n’est pas dupe… et elle sera même d’une grande aide pour dénouer les tensions !
Avec humour et désinvolture, Alexandre Feraga s’empare d’un thème d’actualité : la séparation des parents, l’enfant unique au milieu. On est bien loin du pathos et des décisions de justice ; cependant, malgré le caractère facétieux de l’héroïne, qui enchantera le lecteur, on sent bien que les émotions prennent souvent le dessus. La colère, la tristesse, la honte, ne sont pas gommées, bien au contraire. En une centaine de pages, on suit le parcours d’une pré-adolescente qui grandit physiquement et émotionnellement : par les expériences qu’elle invente, les bêtises qu’elle provoque (elle s’en mêle, mais s’emmêle aussi !), elle comprend peu à peu qu’elle demeure toujours au centre de l’attention, même si la famille connaît un bouleversement irréversible.