Le roman d'Ernest et Célestine
Daniel Pennac

CASTERMAN
septembre 2012
208 p.  14,50 €
ebook avec DRM 9,99 €
 
 
 
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Pauvre Gabrielle Vincent!

Il y a treize ans s’éteignait la merveilleuse Gabrielle Vincent, peintre, auteure et illustratrice belge, créatrice de la superbe série « Ernest et Célestine » (Duculot puis Casterman). Des albums pour enfants d’une qualité rare et d’une acuité extrême aux émotions humaines. Des milliers d’enfants se sont reconnus dans les histoires du gros ours et de la petite souris. Des milliers d’adultes aussi. Tout était juste dans ces 25 albums, régulièrement réimprimés.
Fin de l’année 2012 est arrivé au cinéma le dessin animé d’ »Ernest et Célestine », une idée que Gabrielle Vincent avait toujours refusée de son vivant. Il a été précédé en librairie du livre « Le roman d’Ernest et Célestine », écrit par Daniel Pennac, aussi scénariste du film (Gallimard Jeunesse/Flammarion, 200 p., 14,50 euros), destiné aux 8-10 ans.
Pauvres enfants, pauvre Gabrielle Vincent ! On n’y retrouve rien de l’univers que la Belge avait créé. Ernest y est un vrai ours, avec des soucis d’ours. Pareil pour Célestine qui n’a que des préoccupations de souris. Le texte est lourd, répétitif, faussement complice avec le lecteur. On y parle d’opposition entre mondes d’en haut et d’en bas, de dentiste, de police, de prison. Les héros homonymes ne sont que des animaux alors qu’Ernest et Célestine étaient tellement humains. Quelle déception, à l’exception du dernier chapitre où Daniel Pennac partage son amitié avec Gabrielle Vincent !

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L’ours mal léché et la souris intrépide

Durant de longues années, Daniel Pennac a entretenu une correspondance avec Gabrielle Vincent, l’illustre créatrice belge d’Ernest et Célestine. Et cette amie de plume s’en est allée sans que les deux auteurs ne se rencontrent. Alors comme une évidence, l’écrivain a eu envie de raconter l’histoire de ces deux êtres si dissemblables qui deviendront pourtant, envers et contre tous, les meilleurs amis du monde. Le roman d’Ernest et Célestine est en quelque sorte le scénario du film d’animation du même nom, sorti fin 2012.
Au commencement, Ernest le gros ours mal léché et Célestine la petite souris intrépide vivent sur la même planète mais dans deux mondes différents : les ours habitent à la surface de la terre et les souris en dessous. Car il est bien connu qu’une cohabitation entre eux est impossible. Pourquoi, me direz-vous ? Et bien parce que cela a toujours été. C’est ainsi.
Voilà qu’un jour, Ernest découvre Célestine endormie dans une poubelle. En gros ours affamé, son premier réflexe est de la manger mais la souris est maligne… Ces deux-là ne le savent pas encore mais bientôt la petite orpheline et le marginal seront inséparables. Un lien les unit déjà, ils ont l’un et l’autre la fibre artistique ; elle aime dessiner, il adore faire de la musique.
Ils s’entraideront, se soutiendront, et prôneront la tolérance. Mais avant d’en arriver là, de nombreuses péripéties les attendent ; ils devront échapper à la police d’en haut et d’en bas, se cacher et se défendre au péril de leur vie car rien ni personne ne pourra entraver le bonheur d’Ernest et Célestine.
On sent que Pennac s’est amusé à écrire ce roman ; il joue avec ses personnages, les fait intervenir hors de la narration, donne des titres de chapitre hilarants les agrémentant d’apartés – exemple : Comment Ernest s’est fait prendre (chapitre très court parce que ça s’est passé très vite). Même le lecteur a son mot à dire…
Un roman tendre et drôle, rythmé et joyeux. Une belle histoire d’amitié qui fait voler en éclat les a priori.
Retrouver Nadael sur son blog

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