Comment expliquer aux enfants le drame de janvier ? Comment mettre des mots sur l’horreur ? Comment y revenir, en reparler, pour ne pas oublier ? Dans cet ouvrage, c’est l’alliance d’un mot et d’un dessin qui parle d’elle-même. Porté par quatre maisons d’éditions jeunesse (Actes Sud Junior, Hélium, Le Rouergue et Thierry Magnier), et dont tous les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo, le collectif réunit cinquante illustrateurs, qui ont réalisé un dessin pour compléter la phrase « Quand je dessine je peux… ». Leurs réponses ? Copier, représenter, rire, jouer, se moquer… et bien d’autres. Une réplique en noir et blanc, à partir d’un verbe à l’infinitif, sur le thème du dessin.
Puissantes, frappantes, graves, tendres voire amusantes, les images font apparaître le processus de création, le dessinateur en train de d’esquisser, et permettent d’apporter des premiers éléments de réponse aux enfants. Nul besoin d’un paragraphe argumenté : les illustrations, riches de sens, traduisent une volonté de réflexion et d’action sur le monde qui nous entoure, et aboutissent progressivement à la notion complexe de liberté d’expression. Car le dessin reste bien un geste de liberté. C’est un espoir pour demain, pour l’avenir incertain.
Et parce que la liberté de dessiner c’est aussi -et surtout- partager, le lecteur de ce livre a un grand rôle à jouer : entre l’album et le cahier, l’enfant pourra colorier, gribouiller, écrire, compléter, s’inspirer. Ce beau projet, qui peut s’adapter à tous les niveaux de classes du primaire, est aussi un moyen pour le professeur de mener à bien une activité sur le thème de la censure et de la liberté d’expression. Ces cinquante réponses à une seule question nous prouvent qu’un dessin vaut souvent bien plus qu’un long discours.