Après un braquage à main armée, le juge donne le choix à Maxou : rester enfermé en préventive jusqu’à son procès en assise, ou effectuer un séjour en centre d’éducation renforcée, en immersion totale au Sahara. En compagnie de six autres délinquants, il embarque alors pour l’Afrique. Là-bas, le soir dans le campement, il évoque pour lui-même ses souvenirs –comment il s’est lassé peu à peu de l’école, lui que l’on surnommait « l’enfant prodige » en maternelle-, et se rend compte que malgré la fatigue, la soif et les efforts quotidiens, il se sent terriblement vivant.
A la découverte des Touaregs
Au fil des pages, l’enfance et l’adolescence de Maxou se dessinent. L’anti-héros confie au lecteur ses pensées les plus intimes, ses doutes et ses hésitations : l’attrait pour l’argent facile, « l’oseille », les coups en douce avec d’autres délinquants, ses premières incarcérations, son amour pour Marine, une adolescente de son âge mais qui ne veut plus le voir s’il continue à voler… En observant l’activité des chameliers, leur combat quotidien au cœur du désert, les gestes simples des Touaregs et leur lente progression sous le soleil ardent, le jeune garçon prend conscience de la beauté des choses, de la valeur inestimable de l’existence. Au contraire de ses acolytes qui refusent d’avancer, il découvre qu’il n’a pas le choix, et que le désert reste une prison à ciel ouvert.
La rédemption est possible
En peignant l’ailleurs, là où le temps n’existe plus, l’auteur insuffle de la poésie dans chacun de ses mots. Il évoque, avec adresse, un thème de société –la rédemption d’un jeune- en le laissant parler et questionner, dans son langage adolescent. Progressivement, il l’emmène sur le chemin de l’éducation et de l’honnêteté, en lui faisant découvrir les lois naturelles du désert, qui incitent les hommes à se montrer droits, respectueux, amicaux. Ce roman se lit avec une sensation d’urgence, comme si le lecteur permettait au héros de s’extirper de son passé et de grandir, enfin.