Ainsi résonne l'écho infini des montagne
Khaled HOSSEINI

Traduit par Valérie Bourgeois
10 X 18

504 p.  8,80 €
ebook avec DRM 12,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Lire l’avis de Bernard Lehut (RTL), l’un de nos « critiques invités »

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Un roman épique et attachant

Si vous aimez que l’on vous raconte une belle histoire ; si vous aimez les récits au souffle épique qui vous font voyager d’un continent à un autre ; si vous aimez accompagner des personnages de l’aube de leur existence jusqu’à leurs derniers jours ; si vous aimez les héros faits de chair et de sang dont les destinées s’entremêlent, alors vous adorerez ce roman !

Nous sommes en Afghanistan, dans un petit village, au début des années 50 ; une fillette de 3 ans dénommée Pari et son frère Abdullah, 10 ans, vivent dans un profond dénuement avec leur père et sa seconde épouse – leur mère étant morte en couches -, ainsi que leur jeune demi-frère. Mais la relation qui unit Pari et Abdullah les comble d’un bonheur que rien ne saurait altérer… si ce n’est de se voir un jour séparés.
Vous l’aurez deviné, c’est précisément ce qui arrive. Mais n’ayez crainte, je ne vous déflore rien, puisque cet événement intervient dès les premières pages du livre !
C’est cette petite Pari l’héroïne du roman que l’on va suivre, à laquelle on s’attache immédiatement et dont on espère qu’elle parviendra un jour à renouer avec ses origines.

Le livre s’ouvre sur une fable dont l’écho va résonner tout au long du roman : un père se voit contraint de désigner l’un de ses enfants pour l’offrir à un ogre, afin que celui-ci ne massacre pas l’ensemble de sa famille. Le sort désigne l’enfant qu’il chérit le plus. Inconsolable, ce père finit par partir à la recherche du monstre pour se faire justice. Parvenu dans sa forteresse, il découvre que son fils y coule des jours heureux en compagnie de tous les autres enfants sacrifiés avant lui. L’ogre lui propose alors le choix suivant : soit il rentre chez lui avec son fils, qui retrouvera alors l’existence misérable et sans espoir qui devait être la sienne, soit il repart seul, permettant à son fils de se tourner vers un avenir plein de promesses. Pour la deuxième fois, cet homme est amené à prendre une décision qui, dans tous les cas, lui infligera de la douleur.

C’est un dilemme comparable que connaîtront tour à tour les différents protagonistes du roman dont les chemins vont se croiser.
Quelle voie emprunter pour construire sa vie ? Est-il nécessaire de sacrifier le présent pour garantir l’avenir, au risque de provoquer des blessures intimes irréparables ? Quelle est la nature du lien qui unit parents et enfants ? Comment se manifeste l’amour parental : dans la volonté de retenir ses enfants auprès de soi, dans un environnement soigneusement défini, ou en les encourageant au contraire à trouver leur propre voie ? Les enfants peuvent-ils – et doivent-ils – combler les failles de leurs parents ? Quel lien entretenir avec ses racines ? Jusqu’à quel point a-t-on besoin de les connaître ? Nous aident-elles à nous construire ou, au contraire, nous enferment-elles?

Tous ces thèmes sont abordés avec une immense sensibilité, au travers de personnages extrêmement attachants auxquels Hosseini sait donner de l’épaisseur.

Si la structure narrative est assez classique, avec des personnages dont les chemins se croisent et qui assument à tour de rôle la prise en charge du récit pour y apporter un éclairage différent, Hosseini est un orfèvre en la matière. La construction est impeccable et l’émotion toujours présente. Le cœur du lecteur bat au rythme de celui des personnages et se serre en plus d’une occasion.

A n’en pas douter, ce magnifique récit vous transportera !

Retrouvez Delphine-Olympe sur son blog  Delphine-olympe.blogspot.fr

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Voyage afghan…

L’enfance de la petite Pari a basculé quand son père, trop pauvre, l’a « donnée » à une riche famille kaboulienne.
Faire le choix de la séparation pour offrir un avenir meilleur: cruelle nécessité pour le coeur des parents, cadeau empoisonné pour la construction de l’enfant qui a tout oublié, mais dont le bonheur n’est peut être qu’illusoire…

Voici donc un beau roman chorale, aux personnages attachants liés par des histoires d’amour, d’amitié, de perte, de mort, et de choix assumés ou imposés. Le style indirect s’apparente à une chronique pour des vies  » de trous et de pièges », liées ensemble par le fil rouge du pays d’origine.
Des petits villages afghans misérables à la vie citadine de Kaboul, de l’émigration vers l’occident, des années de paix aux fracas des armes, le destin des individus se raconte par des chapitres en tiroirs qui se mélangent et se complètent pour constituer une fresque familiale émouvante sur plusieurs décennies.

J’avais hésité à me lancer dans la lecture de ce livre, anticipant à tord une troisième copie des romans précédents que j’avais appréciés.
Il me faut reconnaitre que Khaled Hosseini se renouvelle encore avec talent, sait toujours surprendre et dépayser. L’Afghanistan qu’il nous offre est encore passionnant, la dégradation sociale et les soubresauts politiques sont en filigrane derrière les personnages finement analysés. L’accroche narrative est moins sentimentale que dans les autres livres, préférant s’appuyer sur la banalité cruelle des destinées individuelles. La vie passe et il est trop tard…
Un beau roman sur la quête identitaire et la mémoire, porté par une plume fluide, créatrice d’images et de sentiments forts.

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