Au coeur de l'été
Viveca Sten

traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Le Livre de Poche
mars 2017
512 p.  8,20 €
ebook avec DRM 14,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

L’été meurtrier

Suivre un auteur qui progresse de livre en livre est une véritable joie. Viveca Sten est de ceux-là. On l’a longtemps et à juste titre comparée à Camilla Läckberg : même paysage (l’archipel au large de Stockholm), un couple d’enquêteurs, une ambiance propre à ces pays du nord. Mais au fil du temps elle a pris de l’autonomie, a conquis un groupe de fans et au, rythme d’un roman par an, nous invite sur sa merveilleuse île de Sandhamn, lieu de villégiature pour les riches Suédois et où Viveca elle-même possède une maison de famille. Autant vous dire qu’elle connaît le coin comme sa poche, et que lorsqu’elle assassine un de ses personnages près des courts de tennis, cela sonne juste !

Une nuit arrosée

Cette nouvelle histoire se déroule lors du week-end de la Saint-Jean durant lequel, sous prétexte de célébrer l’été qui arrive enfin, les jeunes gens ne dessaoûlent pas pendant deux jours. Lorsque l’on retrouve le cadavre d’un garçon de seize ans sur la plage, aucun de ses copains n’est capable de se souvenir ce qu’il faisait ce soir-là. Et le lendemain, gueule de bois oblige, ils ne se montrent pas plus loquaces.

Nora, l’héroïne récurrente de Viveca Sten, se retrouve malgré elle embarquée dans l’enquête, puisque ce même soir la fille de son nouvel amoureux, Wilma, a disparu. Thomas, son meilleur ami, est le policier chargé de l’enquête.

L’adolescence passée au scalpel

L’intrigue est comme toujours rondement menée, mais ce qui est particulièrement réussi dans ce roman, c’est le portrait de l’adolescence, cette période pleine de doutes, de rébellion et de peurs aussi. Les filles craignent qu’on ne les aime plus, les garçons ont peur de ne pas être à la hauteur, alors ils boivent, ils fument et deviennent la proie de gens qui ne leur veulent pas du bien. Avant d’entamer la lecture de cette cinquième enquête, il vaut mieux avoir lu les précédentes. Ce n’est pas indispensable mais préférable. Elles ont toutes paru au Livre de poche.

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 Les internautes l'ont lu

La fête vire au fait-divers

Chaque année, à la même période, les bateaux affluent au port de l’île de Sandhamn. Quand le week-end de la Saint-Jean pointe son nez, c’est le même scénario qui se répète : musique à fond et alcool à gogo attirent des centaines de jeunes prêts pour un week-end de tous les excès. Les deux pires jours pour la Police et les habitants de l’archipel, qui n’aspirent qu’à reprendre le cours tranquille de leur île. Pourtant cette année, la fête vire rapidement au désastre : une jeune fille déboussolée, en pleure, titubant sur le ponton s’effondre aux pieds des policiers en ronde ; une autre disparaît et le corps d’un jeune homme qui retrouvé enfoui à la va-vite au pied d’un arbre.
L’enquête va s’avérer compliquée : entre le week-end qui touche à sa fin, les esprits encore embrumés d’alcool et les témoignages évasifs, tout semble à penser que chacun à quelque chose à cacher…

Si comme moi, vous débarquez Au cœur de l’été, il faut savoir que Nora Linde et Thomas Andreasson les personnages principaux, sont récurrents dans les romans de l’auteure, d’où peut-être le manque de profondeur, le côté moins fouillé les concernant, même si l’histoire peut se lire indépendamment des précédents. L’auteure nous met tout de même dans le contexte de leur “relation”.

J’ai un avis assez mitigé pour cette lecture. Bien que les polars nordiques soient plutôt sombres et froids, ce que je n’ai pas retrouvé ici ; je me suis laissée influencer par “reine du polar” et j’avais donc une certaine attente. Je m’attendais à quelque chose de plus péchu, de plus prenant, de plus percutant. Peut-être aussi que mon ressenti vient du fait que ce sont des adolescents qui sont au cœur de cette histoire, et que sont des personnages auxquels je n’accroche pas.

Beaucoup de personnages, autant de (fausses) pistes à explorer, de témoignages, pour peu de rythme et pour ainsi dire peu, voire pas d’actions. Mais ce qui manque cruellement, c’est de l’intensité.

Ca reste toutefois une lecture agréable, très soft.

Une histoire très classique d’un épisode du quotidien qui vire au fait-divers.

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nuit blanche

Nuit de la Saint-Jean en Suède

La Saint Jean sur l’île de Sandhamn est un jour de fête, joie, plaisir, bonheur. Les choses peuvent déraper et beaucoup de policiers patrouillent pour essayer d’éviter tout débordement.
Victor, est l’adolescent d’une famille dont le père est toujours au boulot, ou ailleurs, la mère abonnée aux tranquillisants et au botox. A seize ans, il il ne veut pas aller avec ses parents chez des amis, d’ailleurs, il a prévu autre chose
« J’ai prévu de me barrer à Sandhamn avec Tobbe et des potes. Christoffer peut emprunter le bateau de leur vieux, ça déchire »
Oui, c’est ainsi qu’il parle à sa mère.
Wilma Sköld a quatorze ans et veut aller, elle aussi à la fête avec sa copine retrouver d’autres potes. Le père, divorcé, finit par accepter.
« Ça ira, si je rentre à deux heures du matin ? »
Le père cède encore mais la transaction donne une heure du matin.
Habillée et maquillée comme une poupée Barbie, elle file retrouver sa copine, après avoir piqué quelques bouteilles de vin à son père… Et la fête alors !!
Pourtant, au petit matin, un homme et son chien découvrent un jeune garçon mort, à moitié caché sous des branches et des passants ont trouvé Wilma totalement choquée. Que s’est-il passé ?
Ce qui devait être une fête, nature comme mon idéal suédois me poussait à le penser, est une beuverie monstre, une séance de shoot généralisée en plein air… Les clichés partent en mille morceaux et la jeunesse dorée s’envolent dans les paradis artificiels et dangereux.

Andreasson et Linde enquêtent, fouillent plus profond malgré une évidence qui s’impose rapidement. D’indices en fausses pistes, de témoignages en auditions, de grains de sable en nuits blanches, le dénouement, inattendu pour ma part, arrive.
Viveca Sten plante le décor dès le dé but, la fête, les familles éclatées, les parents qui s’occupent plus de leurs personnes que de leurs enfants, « pauvre petite fille riche » pour parodier un chanteur. Un gamin qui reçoit du pognon en guise de bises parentales, la permissivité, bref une jeunesse dorée lors de la nuit de la Saint Jean. Les lendemains sont beaucoup moins dorés et ont une mauvaise haleine.

J’ai lu ce livre d’une seule traite car l’écriture de Viveca Sten m’a rendue dépendante. Il fallait absolument que je sache. L’écriture, donc la traduction, est vive, alerte. Les chapitres courts donnent beaucoup de rythme. Le ton est juste. J’ai visualisé l’enquête comme j’aurais pu la regarder à la téloche.
Attention, maintenant, je vais enfoncer une porte ouverte… Merci à toi ami lecteur qui prendrait de mes nouvelles de mon exploit. Pourquoi chers auteurs, vous en prendre ainsi aux estomacs de vos enquêteurs en leur faisant ingurgiter de la bouffe infâme ?
Enquêtrices, enquêteurs de tous les pays, unissez-vous pour exiger de vos auteurs, la fin des sandwichs de mauvaise qualité, la bière tiédasse, les cafés qui sentent le carton !
Un très bon moment de lecture et, pour moi aussi, bien que ce ne soit pas la Saint Jean, une nuit blanche des plus agréables. Vive le polar suédois ! Je vais essayer de me dénicher les précédents tomes.

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