Au pays des kangourous
Gilles Paris

J'ai lu
janvier 2014
219 p.  7,20 €
 
 
 
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Simon a neuf ans. Il vit avec son père Paul qui est une vraie « fée du logis » en l’absence de sa maman Carole. En effet, Paul est écrivain, il travaille à la maison. Il s’occupe des tâches ménagères et de l’éducation de son fils à merveille jusqu’au jour où il craque….

Simon le retrouve recroquevillé dans le lave-vaisselle. Il fait appel à Lola sa grand-mère (un personnage délicieux et tout en douceur et exentrisme) pour avoir de l’aide.

Sa maman Carole n’est pas souvent présente. Distante au propre comme au figuré, elle a choisit sa carrière au détriment de sa famille. Elle est cadre supérieur pour Danone « au pays des kangourous ».
Sa présence et son amour manquent terriblement à Simon.

Lorsque tout dérape et que Paul est hospitalisé pour dépression, Simon va vivre chez mamy Lola. Ah mamy Lola et son univers fantasque avec ses copines « sorcières »… Un peu de fantaisie dans cette triste réalité.

C’est le premier livre que je lis de Gilles Paris et j’ai découvert avec bonheur sa facilité de se mettre dans la tête d’un enfant et de nous faire partager sa vision des choses sur ce sujet grave qu’est la dépression.

Un sujet grave traité ici avec beaucoup de fraîcheur, d’humour de réalisme, d’optimisme et d’espoir.

L’écriture est poétique, un peu onirique. Les phrases sont simples, courtes et nous mène à une belle réflexion sur la vie.

Un petit coup de coeur pour le personnage de Lily, joli trait d’union entre rêve et réalité.

Ma note 7.5/10

Les jolies phrases

Je n’ai jamais parlé des monstres à papa et à maman. Quand on est petit, il y a des choses qu’il vaut mieux garder pour soi. Les grandes personnes ne comprennent pas tout. Ou alors elles font semblant d’écouter tout en pensant à autre chose.

Ta maman, c’est un vrai bourreau de travail. J’imagine maman tout en noir, une cagoule laissant passer ses yeux, coupant la tête de toutes les collègues avec sa hache de bourreau.

Je ne sais pas ce qui arrivera quand je serai amoureux mais je voudrais que ce soit joli, comme les fleurs préférées de maman, ou comme quand papa rapporte le livre qu’il vient de publier à la maison.

Choisir, c’est renoncer.

Quand on pleure et que quelqu’un vous touche, on pleure encore plus, comme si le fait d’être aimé n’arrangeait rien.

Et puis tu peux garder On s’ne fiche p 45 Dans la vie, on ne peut pas tout avoir. Bien sûr qu’on peut tout avoir, tout prendre. Il suffit juste de le vouloir plus fort que tout.

Dépression : ça ne s’attrape pas, Simon. Ca arrive et puis ça s’en va, pour la plupart du temps. Des fois, ça vient de l’enfance, des fois non. Ou de la drogue, ou de la mort d’un proche. Ou d’un grand ras le bol de tout.

La mort c’est disparaître pour toujours. En même temps autour de moi, certaines personnes disparaissent et c’est pas pour cela qu’elles sont mortes…

Les gens ont tous leurs petites faiblesses, leurs moments de fatigue, de stress, et n’importe qui peut passer par là. Souvent, les gens pensent que celle ou celui qui en vient à se rendre à l’hôpital pour se faire soigner sait au moins qu’il est malade. Contrairement à tous les gens qui s’enferment chez eux en essayant de se convaincre que tout va toujours bien.

C’est un peu comme s’il se trouvait au fond d’une piscine très profonde. Comment peut-il remonter à la surface, s’il n’a pas la force de donner un coup de pied ? Quand il ira mieux et qu’il pourra sortir, propose lui d’aller nager. Cela l’aidera à redécouvrir qu’il y a autour de lui de belles choses. L’eau est un élément important pour la guérison de la dépression.

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