La rédaction l'a lu
A la biographie pure, Dominique de Saint-Pern a préféré le roman, mais à l’exception du début (Meryl Streep demandant à la gouvernante de Karen Blixen des conseils pour interpréter le personnage du film de Sydney Polack), tout est vrai. On connaissait la période africaine, pour l’avoir lu (« La ferme africaine « ) et l’avoir vu (« Out of Africa »), mais on ne savait que peu de choses sur le retour au Danemark et les longues années qu’elle y passa. C’est là qu’elle est devenue écrivain, là qu’elle a publié ses premiers livres sous le pseudonyme d’Isaak Dinesen, là encore qu’elle a aimé d’autres hommes que Denys Finch Hatton. Une sacrée femme et une sacrée romancière… A l’occasion de la parution de « Baronne Blixen », Pascale Frey a rencontré Dominique de Saint Pern. L’entretien est ici.
Les internautes l'ont lu
bio romancée
Un livre foisonnant, très agréable à lire sur la vie de celle qui fut immortalisée par Meryl Streep dans « Out of Africa », la baronne Karen Blixen. Retrouvez Zazy sur son blog Portrait d’une femme fascinante et passionnée.
Un roman plutôt qu’un récit. De toute façon, la vie de Karen Blixen est un roman, dont elle a elle-même mis en scène une grande partie dans « La ferme africaine », succès interplanétaire relayé par celui du film de Sydney Pollack, « Out of Africa ». Impossible en parcourant les premières pages de cette « Baronne Blixen » d’empêcher les images du film de se surexposer au texte. Karen Blixen et Denys Finch Hatton ont définitivement les traits de Meryl Streep et de Robert Redford. Pourtant, sous la plume de l’auteure, la seconde partie de sa vie, moins connue, fait apparaître un personnage presque monstrueux, torturé autant par la maladie que par la passion. Romanesque jusqu’à son dernier souffle. La première partie nous plonge donc en Afrique. L’auteure utilise le personnage de Clara Svendsen qui fut la secrétaire de Karen puis, après sa mort, l’administratrice de son œuvre littéraire. Sur le tournage de « Out of Africa », Clara tente de raconter la vraie Karen à Meryl Streep afin que celle-ci peaufine son interprétation. Cette partie, tous ceux qui ont vu le film la revivront avec plaisir et retrouveront l’ambiance autant que les images (sauf que le vrai Finch Hatton perdait ses cheveux… Aïe, le mythe en prend un coup.). Il faut croire que Clara a bien raconté, ce qui explique aussi le succès du film. Pas grand-chose de neuf donc mais un vrai plaisir de survoler à nouveau l’Afrique dans l’avion de Denys. Et pas de miracle non plus : il s’écrase toujours et Karen l’enterre avant de quitter le Kenya, ruinée. Cette période a marqué Karen Blixen pour toujours et son retour au Danemark est difficile. Son attachement à l’Afrique était réel, sa passion pour Denys exceptionnelle. Il lui faut se réadapter au climat, aux mœurs… Et supporter la douleur que son corps, rongé par la syphilis (cadeau de Bror Blixen, son mari à peine six mois après leurs noces) lui inflige. Elle qui captivait Denys en lui racontant des histoires se tourne vers l’écriture. Avec le succès fulgurant que l’on sait. Et ne renonce pas à la passion. Sa dernière tocade s’appelle Thorkild Bjornvig, il a trente ans de moins qu’elle et deviendra un poète célèbre. Hors norme. C’est l’expression qui vient à l’esprit pour qualifier cette femme libre, qui a défié toutes les conventions faisant passer sa passion avant tout. Dominique de Saint Pern est loin de l’hagiographie, au contraire, elle dessine une héroïne qui suscite des sentiments très ambivalents mêlant admiration et crainte, pitié et colère. Une femme au caractère entier, en représentation permanente, soucieuse de satisfaire son public, consciente d’entretenir sa légende. Exercice très intéressant qui, s’il ne révèle aucun élément caché ou oublié de la vie de Karen Blixen, parvient à faire toucher du doigt ce qu’est une personnalité. Une vraie. A une époque où elles avaient encore la possibilité de s’épanouir. Pas sûr que l’on puisse de nos jours croiser une Karen Blixen. Retrouvez Nicole G. sur son blog |
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