C’est à la découverte d’un roman policier bien particulier que je vous invite aujourd’hui. Je vous propose de suivre le sergent détective Frederik Troy, de Scotland Yard, dans les rues d’un Londres défiguré ( nous sommes en 1944) par les bombardements de la Luftwaffe. Alors qu’un groupe de jeunes garçons s’amuse à la marelle « tracée à la craie sur le carrelage rouge et bleu de ce qui fut une cuisine », un chien errant retire de dessus les décombres un drôle de truc qui n’est autre qu’un bras humain. L’enquête est confiée à Troy qui va rapidement découvrir que ce bras pourrait bien appartenir à un scientifique de l’Allemagne nazie et qui a disparu. Apparemment d’autres personnes en lien avec ce scientifique auraient elles aussi été assassinées. Cette affaire va mener Troy jusqu’au MI5 et l’OSS qui n’auront de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues afin que la vérité ne soit pas découverte. Mais c’est sans compter sur la volonté, la ténacité, la pugnacité de ce policier pas comme les autres :issu de la bonne société russe, immigrée en Angleterre au moment de la révolution de 1917, il a choisi d’intégrer la police par conviction et par un grand sens de la justice. Et rien ne le fera renoncer à mener à bien cette difficile enquête. Ce roman m’a vraiment plu car : pas de scènes sanguinolentes une intrigue qui sort de l’ordinaire une plongée dans le Londres de l’époque avec la difficile vie quotidienne de tout un chacun une description des relations, pas toujours très cordiales, entre les commandements anglais et américains sa lecture m’a donnée l’impression de découvrir plein de choses sur cette époque et le début de la guerre froide qui se profile à l’horizon. Bref, vous l’aurez compris j’ai aimé ce roman et vous invite à le découvrir et a voté pour lui car il fait partie de la sélection 2016 du Prix SNCF du Polar.
Un excellent thriller, de ceux qui poussent les lecteurs à la réflexion et qui les obligent à remettre en cause leur confort douillet. Marc Elsberg a imaginé un scénario aussi cauchemardesque que réaliste – malheureusement – en racontant une panne du réseau électrique à l’échelle européenne, puis américaine. Dans une postface qui fait également froid dans le dos, il explique même que « Nombreux étaient les scénarios possibles. Personne ne peut réellement prévoir ce qui se passerait dans de telles circonstances. Dans la mesure où je ne souhaite donner aucune indication qui serait utile à la préparation d’un attentat terroriste, j’ai laissé de côté ou transformé de menus détails techniques. Afin de favoriser la lisibilité de l’intrigue, j’ai fait quelques entorses à la réalité ; ainsi j’ai déplacé les postes de contrôle des réseaux aux sièges des entreprises gestionnaires, j’ai maintenu en état de marche, plus longtemps que ça ne serait le cas, les connexions téléphoniques et Internet, etc. »
L’histoire débute à Milan, par ce qui ressemble à priori à un banal accident de la route. Mais Piero Manzano, qui n’a pu éviter la collision, comprend très vite que la cause de l’accident est beaucoup plus grave que les tôles froissées : les feux de circulation ont brusquement cessé de fonctionner parce qu’ils n’étaient plus alimentés en électricité. Une panne qui ne va pas tarder à affecter bien plus que la ville et même la région. De part leur interconnexion, les différents réseaux vont les uns après les autres passer dans le rouge. Comme pour un jeu de dominos, quand le premier tombe, il est presque inéluctable qu’il entrainera tous les autres à sa suite. Informaticien et ex-hacker, Piero comprend très vite que la situation dérape et qu’il s’agit d’une catastrophe à l’ampleur inédite.
Shannon, une journaliste de CNN, ne tarde pas elle aussi à comprendre qu’il ne s’agit pas d’une simple panne de réseau, mais que le système lui même vient de montrer ses failles. Ensemble, ils vont essayer d’alerter les autorités sur la gravité de la situation et tenter de comprendre qui se cache derrière cette attaque d’une ampleur inédite.
Au début on se moque d’eux puis on imagine qu’ils font partie du complot avant de finalement reconnaître combien ils ont eu raison de tirer la sonnette d’alarme.
Car les mauvaises nouvelles se succèdent, à commencer par l’incident majeur qui frappe une centrale nucléaire française à Saint-Laurent-Nouan.
C’est à ce moment que l’on se rend compte que les problèmes liés à l’arrêt de l’alimentation électrique touchent très vite tous les secteurs de l’économie : l’approvisionnement, les télécommunications, les transports, la santé et la logistique. Après une phase d’entraide, les populations commencent à s’affoler puis à se révolter. La situation devient de plus en plus chaotique…
Le scénario imaginé par l’auteur est dramatique à souhait, afin que l’on se rende très vite compte des dangers que peuvent receler nos technologies et notre hyper-connectivité.
La traque du réseau terroriste est haletante à souhait, les épisodes d’espoir et ceux beaucoup plus dramatiques s’enchaînent si bien qu’on ne lâche plus ce suspense.
Au moment de refermer le livre on comprend pourquoi l’auteur a été beaucoup sollicité pour parler des périls qui nous menacent et on ne souhaite qu’une chose : que sa mise en garde reste du domaine de la fiction.
Je ne suis pas toujours fan des romans noirs mêlant espionnage et polar plus…classique. Là, j’ai été totalement prise par le premier volume des aventures du Sergent Detective Frederick Troy. Un héros né sous la plume d’un anglais il y a vingt ans, enfin traduit (qui plus est, dans la collection Grands détectives de 10/18, une aubaine pour les pas-tout-à-fait-fauchés !). L’histoire démarre en février 1944 dans une ville de Londres ravagée par les bombardements allemands. Dans le quartier populeux de Stepney, des gosses jouant dans les ruines post-Blitz trouvent un bras humain. Le vieil inspecteur Bonham, du commissariat local, appel un ancien protégé à la rescousse, le Lieutenant Frederick Troy. L’enquête démarre dans une ambiance de poussières et de soufre, Elle s’achèvera à Berlin en décembre 1948. Entre temps, vous vous serez pris d’affection pour ce flic singulier, qui a préféré rester bosser en Angleterre dans la police plutôt que s’engager dans la guerre (contrairement à son frère), quitte à passer pour un planqué. Vous vous amuserez sans doute comme moi des histoires d’amour du gus, de ces femmes fatales dignes de films hollywoodiens, des rebondissements nombreux dans cette intrigue d’un grand réalisme historique. Allemands, soviétiques, anglais, espions, communistes planqués, américains manipulateurs… il y en a pour tous ! Ça castagne pas mal, il y a d’autres morts en chemin, pas tous à mettre sur le compte de la guerre (ou du blitz qui continue de secouer Londres et envoie régulièrement ses habitants dans les abris souterrains). Pour s’y retrouver dans la partie « espionnage », il n’est qu’à se rappeler l’époque, les grandes puissances à l’œuvre, la fin de la guerre en ligne de mire et à se laisser porter par la narration de John Lawton. Vivement le second épisode de cette trilogie !