Les internautes l'ont lu
Bon rétablissement
Jean-Pierre, veuf de 67 ans, sans enfants, se retrouve hospitalisé le bassin fracturé après une chute dans la Seine dont il a tout oublié. On lui a bien raconté que c’est un jeune homme qui l’a repêché mais il ne se souvient de rien.
Jean-Pierre Fabre, soixante-sept ans, se retrouve à l’hôpital avec de multiples fractures. Il est dans un sale état, plâtré de partout. C’est un miraculé, sans l’intervention de Camille, un jeune pédé qui vendait ses charmes sous le pont, il ne serait plus de ce monde. Mais que faisait-il à cet endroit ? A cette heure ? Impossible de se souvenir. C’est pourquoi, étant de toute manière « coincé » dans cet environnement inhospitalier, où il n’a rien à faire, il décide d’écrire sa vie, ses souvenirs, son enfance, son parcours. Peut-être qu’à force d’y penser, ses souvenirs reviendront… Dans ce petit monde clos, nous nous attacherons aux relations humaines, principale caractéristique je pense de Marie-Sabine Roger. Avec beaucoup de tendresse, d’humour, partons à la découverte de personnages attachants ou énervants, c’est selon. Ils remettront les principes et préjugés de Jean-Pierre en question. Il y a un flic sentimental en manque de père, Myriam l’infirmière attentive et à visage humain, un kiné optimiste, un chirurgien imbuvable, Maëva l’ado qui en veut à son pc et Camille son sauveur. Une belle brochette de personnages croqués avec humour, humanité et finesse. L’écriture est légère, sans prétention, fluide, de petits chapitres qui nous font découvrir des tranches de vie et du quotidien. Une belle écriture fraîche, pétillante, sans violence et drôle. Que de jolis sentiments. La réalité de la vieillesse, une prise de conscience avec beaucoup de spontanéité et légèreté, cela fait un bien fou. Ma note 8/10 Les jolies phrases Mais la mémoire est une girouette, elle est sensible à tous les courants d’air. Une maladresse qui vient du coeur se pardonne plus volontiers qu’un silence confortable. Je n’y peux rien, j’ai un tempérament de cheval de labour, j’ai besoin de tirer mon soc et de peiner un peu pour savoir que j’existe. Il me faut de l’air, de l’espace. Et de l’occupation. Je découvre que la précision de la mémoire n’a rien à voir avec l’importance que l’on attache au souvenir. Il m’arrive parfois de pousser une larmette. C’est l’incontinence de mémoire, de l’énurésie de sentiments. Etre seul, c’est aussi ne jamais s’inquiéter pour personne. On naît roseau, on devient chêne, et on finit de balsa. Cette fille est une matérialisation de l’arthrose, c’est une douleur chronique à laquelle on se fait peu à peu, mais qui ne vous lâche pas pour autant. Qui dira la douleur des frères et soeurs aînés, contraints de partager les Carambar, les épaules du père, les bisous de la mère, la banquette arrière de la bagnole, la trottinette et le vélo ? Qui dira à quel point c’est frustrant de devenir, du jour au lendemain, ou presque, et sans l’avoir voulu, celui qui doit Ces petites horreurs, on peur les regarder en face, quand on approche des soixante-dix balais. On n’a plus grand chose à se cacher à soi-même. On a appris à ne pas trop se juger. On se voyait en cachette, ça attisait la flamme pire que du gros sel. Moins on avait le droit, plus on avait l’envie. Combien d’unions auront été scellées par l’aiguillon de l’interdit et le malin plaisir d’emmerder sa famille ? Retrouvez Nathalie sur son blog |
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