Chaos calme
Sandro Veronesi

Traduit par Dominique Vittoz
Le Livre de Poche
février 2010
535 p.  7,60 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
o n  l  a  r e l u

Bouleversant !

La mémoire nous joue parfois des tours. J’ai beau cherché, je ne sais plus, mais alors plus du tout, qui a eu cette idée de génie : m’offrir « Chaos Calme ». Il est même possible que cette aimable personne m’ait dit tout le bien qu’elle en pensait. Il me semble que je ne l’ai pas lu sur le champ. Peut-être même a-t-il été rangé dans ma bibliothèque sans être ouvert.

J’ai la mémoire qui flanche. Pourtant, je me rappelle parfaitement de cette couverture étrange où un corps semble se noyer dans une mer turquoise. Pas très gai, me direz-vous, et je vous comprends. C’est sans doute la raison qui m’a fait hésiter à commencer ces 500 pages.

Sandro Veronesi est italien et il m’est difficile de résister au charme de ces écrivains-là. Je me suis plongée dans l’histoire de Pietro Palladini avec ferveur, comme hypnotisée. Cet homme d’une quarantaine d’années vient de perdre sa femme. Il s’étonne de ne pas souffrir autant qu’il le devrait, lui qui a tant aimé Lara. Mais le jour où il accompagne sa fille pour la rentrée des classes, il décide de garer sa voiture devant l’école et de ne plus bouger. Le lendemain, le surlendemain et les jours suivants, il se garera au même endroit et y passera ses journées. Une bizarrerie qu’il ne s’explique pas lui-même, si ce n’est qu’il veut être au plus près de sa fille. Alors, ce sont les autres, tous les autres, qui doivent aller vers lui s’ils veulent le consulter. Ses confrères, son patron, sa belle-sœur, des inconnus viennent lui parler, parfois le raisonner, le plus souvent se confier. À son contact, chacun dévoilera son vrai visage. Pietro, lui, pense au passé, à Lara, observe la vie qui continue sans lui, fait des rencontres. Il est là sans être là, rit encore des situations absurdes qui l’entourent, s’émeut de ces petites choses qu’il ne remarquait plus. Et aime sa fille par-dessus tout.

« Chaos calme » est à la fois irrésistible et dérangeant car Sandro Veronesi n’a pas peur. Ni d’être sentimental, ni d’être cru. Et son absence totale de complaisances rend chaque page plus bouleversante encore.

Si l’inconnu(e) qui eu la gentillesse de m’offrir ce livre lit ces quelques lignes, qu’il n’hésite pas à se faire connaître. J’ai tant de choses à lui dire…

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