Comme un ruban de soie
Cecily WONG

10 X 18
juin 2018
432 p.  8,40 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

En France, nous avons l’expression « être cousu de fil blanc ». En Chine, il y a un très joli conte sur un fil rouge, invisible, qui relie entre eux deux êtres destinés à se retrouver et à s’épouser malgré l’éloignement, les mauvais choix qui ont déposé des noeuds sur ce fil.

C’est l’histoire que raconte sa vieille tante Hong à la jeune Theresa qui se trouve dans une situation bien délicate.

» Un noeud, a répété Hong en baissant la tête. Une aventure… Un mariage forcé… Une concubine… Une prostituée… Voilà autant de noeuds possibles sur un fil rouge. De punitions pour des erreurs. Sans noeud, un fil est aussi souple qu’un ruban de soie, vois-tu. Il peut traverser des montagnes, se faufiler entre les voitures, les arbres et les voies de chemin de fer. Il peut franchir un océan et trois pays différents pour relier deux êtres prédestinés. Avec des noeuds, un fil devient très différent. »

La jeune femme qui est l’unique héritière d’une riche famille d’origine chinoise établie peu avant la Seconde Guerre Mondiale à Hawaï va découvrir la vie de ceux qui l’ont précédée, les noeuds qui entravent les fils de ses parents et grands-parents et de quelle manière ils ont fini par entraver la sienne.

» L’enterrement de son père ne se déroulera pas ainsi, se dit-elle. Elle doit intervenir. Pour une fois, elle empêchera Maku d’être submergé par les psychoses familiales, d’être écrasé par des voix plus fortes que la sienne, des ombres plus grandes, plus imposantes. »

Et c’est peut-être là, autour du cercueil de celui qui fut leur père, mari et fils que les femmes de cette famille vont dénouer le fil de leurs vies.

» Comme un ruban de soie rouge » est formidable roman qui nous transporte de la Chine à Hawaï à travers l’histoire des membres de cette famille avec chacun leurs secrets, leurs motivations.

» Mais le destin n’a que peu à voir avec la fatalité. Si la fatalité est cette voiture, alors le destin est la route que nous empruntons. Et cette route, il nous incombe de la choisir. Nous décidons de tourner, d’accélérer et de ralentir, de nous arrêter, de repartir. Ca c’est le destin. Peu importe la voiture que nous conduisons, la route est ouverte à chacun d’entre nous. Nous avons tous une chance de faire ce que nous pouvons. Peu importe la voiture, la fatalité, nous décidons du chemin. »

Je vous recommande de découvrir vite ce roman.

partagez cette critique
partage par email