Voilà une agréable petite récréation littéraire jusqu’aux deux dernières pages.
Le personnage principal, dont nous ne connaîtrons pas le nom, comme pour les quelques autres protagonistes du récit, est en prison, soupçonné d’avoir tué son ex-femme à l’aide d’un sabre japonais sur lequel ont été retrouvé et le sang de son ex-femme et les empreintes de notre « héros ».
Il va plus ou moins se lier d’amitié avec son compagnon de cellule qu’il nomme Coloc et lui raconter son histoire en deux parties : avant la rupture et après la rupture. L’histoire de notre homme est on ne peut plus banale et tout dans ce court roman est là pour nous rappeler cette étonnante banalité, jusqu’à l’absence de noms et de prénoms (en dehors des personnages féminins, toutes ex de notre homme) et souligner que nous pourrions tous (lectorat masculin) être concernés par ce qui arrive à notre potentiel assassin.
Rencontrée alors qu’il était déjà/encore en couple, Luz renverse le cœur de notre « héros » malheureux. S’ensuivront une cour assidue, un mariage, des naissances et petit à petit une quotidienneté monotone qui s’installe sans pour autant que l’amour de notre adepte du culturisme ne s’effrite contrairement à sa femme qui trouvera dans le tai chi un palliatif à son ennui et à la disparition de son amour pour son mari, jusqu’à la rupture puis le divorce.
Tout au long de son témoignage, notre héros, représentatif de la classe masculine, sera dans le déni le plus complet : déni du meurtre dont il est soupçonné, déni quant à sa culpabilité dans l’orientation prise par son couple, etc… tentant ainsi de se dédouaner de tout, il nous offre le profil, multi-facette, du coupable idéal avec des petits bouts de chacun de nous. Amour ? Haine ? Regrets ? Auto-protection ? Aveuglement ? Quelles seront donc les raisons qui ont été à l’origine de l’histoire de notre « héros » dont l’issue réserve une belle surprise quant à ses responsabilités.
Un court livre très intéressant, plus que ne le laissent présager les premières pages.