La vie est un romanMonica Sabolo est née à Milan, a grandi à Genève et vit aujourd’hui à Paris où elle est journaliste et romancière. Enfin, de plus en plus romancière et de moins en moins journaliste. J’avais beaucoup aimé, il y a deux ans, « Tout cela n’a rien à voir avec moi », une sorte d’autopsie à la fois perspicace et décalée du chagrin d’amour. Et bien j’aime aussi beaucoup « Crans-Montana », un livre très différent du précédent, dans lequel elle poursuit cependant cette (en)quête introspective, chassant les secrets de famille à coup de taloches, pour éviter, qu’en se perpétuant, ils continuent à empoisonner la vie de ceux qu’ils touchent. Son récit se déroule dans station chic et suisse qui, au cœur des années 60, accueillait les riches Européens. Ceux-ci prenaient leurs quartiers pour l’hiver, déplaçant simplement au cœur des Alpes la vie dorée et oisive qu’ils avaient l’habitude de mener le reste de l’année. Car cette génération, née juste après la guerre, un peu perdue, sans repères, voulait s’amuser avant tout. Monica Sabolo raconte cette époque à travers la fascination qu’éprouve une bande de garçons pour trois jeunes filles inséparables, deux Françaises, une Italienne. Elles sont apparemment libres, certainement riches, ravissantes chacune à sa façon, et nimbées de mystère. Pourtant, derrière cette façade de « dolce vita » se cachent un univers infiniment plus complexe, beaucoup d’excès et encore plus de douleur. Comme dans le précédent ouvrage de Monica Sabolo, rien n’est vrai, tout est vrai. Elle est partie d’un album photos retrouvé par hasard, pour réinventer la vie. Et, tout le monde le sait, la vie est un roman.
Les internautes l'ont lu
nuit blanche
Crans-Montana, chrinique des années 60-70
Comme les garçons et les filles de mon âge connaîtrai-je Fort souvent, à la lecture de ce roman, j’ai pensé à la chanson de Françoise Hardy «Tous les garçons et les filles », à la fois pour les paroles – entre blues et espoir – et pour cette petite musique nostalgique. Les garçons dont il est question ici sortent à peine de l’adolescence et, à l’occasion de leur séjour au ski sur le plateau de Montana-Crans, vont plus se préoccuper des filles que de prouesses sportives. Il faut dire que les trois C. ont de quoi faire tourner les têtes. Chris (que seule sa mère appelait Christine), Charlie (qui se prénommait encore Charlotte) et Claudia (cheveux blonds, teint pâle, sourire enjôleur) sont deux parisiennes et une italienne qui, « en un clin d’œil, se sont métamorphosées en jeunes femmes ravissantes ». |
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