Tombé par hasard sur ce polar offert en promo dans une librairie, j’en ai été quitte pour une quasi nuit blanche. Je l’ai avalé non-stop jusqu’au lever du jour, incapable de m’arracher à cette horreur et me demandant comment un scénario aussi effrayant avait pu naître dans l’esprit d’une femme de 40 ans.
Sandrine Colette nous raconte l’expérience de l’esclavage vécue par un homme marginal dans la force de l’âge. Dans une campagne reculée qui pourrait se trouver dans les Ardennes ou une belle région de moyenne montagne, promenant sa solitude pour faire le point à une période charnière de sa vie, le malheureux se fait piéger et entre dans le cercle infernal d’une déchéance qui va durer plus d’un an. Un an pour apprendre à devenir moins qu’un chien, moins qu’un cheval, moins qu’un esclave sexuel, moins que rien afin de simplement survivre. La lente progression du désespoir, de la perte d’estime de soi, tout cela est disséqué par le menu jusqu’à un dénouement qui libère mais n’amène pas de renaissance. J’ai rarement lu un suspense plus déprimant !
Qu’est-ce qui a pu motiver l’auteure ? Une réflexion sur le concept du respect de l’autre ? Sur la dignité et les droits de l’homme ? Sur la nature humaine et sa part d’ombre ? Sur la gérontocratie ? Un peu tout ça peut-être, ou simplement le goût morbide des situations extrêmes, celui qui nous fait aimer les maîtres de l’horreur en littérature… Âmes sensibles s’abstenir !