Ames sensibles et cœurs tendres s’abstenir, « Désordres » est un thriller dérangeant et implacable.
Sonia, la quarantaine triomphante, vit sur les bords de la Tamise. Son mari passe le plus clair de son temps à l’étranger pour ses affaires. Leur fille a quitté la maison pour l’université. Elle est seule et désœuvrée.
L’arrivée inopinée de Jez, venu chercher un disque, va réveiller ses anciens démons. Car ce superbe adolescent de 15 ans, fils d’une amie, lui rappelle Seb, son amour d’enfance. Seb pour lequel elle a osé toutes les transgressions. Mais qui est Seb et qu’est-il advenu de lui ?
Sonia ne peut se résoudre à laisser Jez repartir. Elle le séquestre.
Lentement comme les marées de la Tamise, le désordre mental s’empare d’elle pour totalement la submerger. Et Jez devient la malheureuse victime de ce drame qui trouve sa source dans le passé.
Parallèlement à sa voix, il y a le récit d’Helen, la tante de Jez, qui conte étape par étape la progression de l’enquête sur la disparition du jeune homme. Helen qui noyée dans ses problèmes d’alcool et de couple, devient pour la police une coupable possible.
Perversion, morbidité, Penny Hancock joue sur toute une gamme pour créer un univers étouffant et glauque. Les personnages féminins, livrés à leur psychose, perdent pied pour s’enfoncer dans la folie. Le retournement final ne change rien à l’affaire. On referme « Désordres » avec soulagement.