Emily
Stewart O'Nan

Traduit par Paule Guivarch
Points
mai 2013
380 p.  7,60 €
 
 
 
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Finesse et sensibilité.

Emily, ou quand le récit de la vie d’une vieille dame nous berce doucement.
Emily vit seule depuis la mort de son mari, mais pas toute seule pourtant, il y a son petit compagnon à quatre pattes Ruffus.
Ses journées s’écoulent au rythme de ces petits riens qui sont importants comme les visites d’Arlène sa belle-sœur avec qui elle aime partir en balade dans la voiture qu’elle vient de s’offrir pour être indépendante.
Les visites de ses enfants viennent parfois égayer ses journées…
Mais elle aime aussi s’occuper de son jardin et surtout, surtout se laisser porter par la musique, son bonheur extrême.

L’écriture lissée de Stewart O’Nan restitue très bien cette ambiance nostalgique sans pour autant sombrer dans la tristesse, mais bien au contraire dans une atmosphère où, quelle que soit l’époque de la vie, il y a toujours un lendemain.

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Un tour de magie

On rentre dans la vie d’Emily comme on regarde par une fenêtre en passant dans la rue. On s’arrête de marcher, on attend quelques instants pour voir passer une ombre, on s’avance pour regarder de plus près, et on entre dans son salon, dans sa chambre, on l’accompagne dans sa cuisine, au jardin, dans son garage et nous voilà partie avec elle, dans sa nouvelle voiture. Elle a 80 ans et ses journées passent au rythme de ses pensées secrètes, de ses remords et de sa liste de courses qu’elle complète avec soin, pour ne pas oublier. Par quelle magie l’écriture nous fait respirer au rythme de la vie d’Emily. Pourquoi, chaque soir, retrouver ce livre, retrouver Emily là où on l’a laissé la veille, est un délice ? Parce que sa vie est faite de délicieuses attentes dont elle sait se délecter, comme l’attente d’une carte de vœux ou l’attente du printemps, l’attente de la visite des ses enfants et petits enfants. Parce qu’Emily n’est jamais triste, parce qu’elle ne s’ennuie jamais et que chaque instant de sa vie avec son chien Rufus est habité par ses pensées pleines d’humour et de lucidité. Parce qu’elle se réjouit de sa solitude qui lui donne une liberté complète. On pourrait relire ce livre sans fin, relire un chapitre pour le simple bonheur de se mettre à son rythme, de se sortir du temps compulsif des actualités. Juste pour le plaisir de la retrouver comme une voisine qu’on voudrait pouvoir visiter chaque jour pour prendre un thé et partager quelques instants sans craindre l’ennui, ni la lassitude, sans craindre la fin. La magie c’est l’écriture bien sur. Et celle ci est d’autant plus magique qu’on ne comprend pas le tour de magie.

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