La rédaction l'a lu
Une vie à dévorerSi la vie de Line Renaud était adaptée à la télévision, il faudrait non seulement plusieurs saisons pour en arriver à bout, mais aussi un budget phénoménal pour les stars, les figurants, les costumes etc, etc, etc. Pour l’instant, seul le livre existe, et quel livre: une autobiographie écrite en collaboration avec Bernard Stora et dans laquelle elle a décidé de se montrer le plus sincère possible, de révéler ses secrets, d’évoquer ses joies et ses peines, ses succès et ses déceptions. Et voici que défilent dans ces pages toutes les personnes qu’elle a connues de près ou de loin, et le générique est éblouissant. Il y a quelques années, Line Renaud s’est reconvertie en comédienne, et si on n’a pas oublié la chanteuse, on ne se souvient peut-être plus de la reine de la nuit qui, de Paris à Las Vegas, ne se contenta pas de lever la gambette, mais participa à la conception de spectacles qui affichèrent complet chaque soir pendant des années. Tout a débuté à Pont-de-Nieppe, pas très loin de Lille, chez les chtis. Elle est élevée par sa mère et sa grand-mère, elle ne voit que peu son père, et très vite elle préfère la chanson aux études. Elle commence sa carrière à 17 ans, elle s’appelle encore Jacqueline Ray, et enchaîne les galas. Mais cela ne lui suffit pas, elle rêve de Paris. C’est dans la capitale, qu’elle rencontre son pygmalion, Loulou Gasté, parolier-vedette à qui l’on doit quelques grands tubes de l’époque, comme « Ma cabane au Canada ». Dans la vie, il faut que la chance s’en mêle. C’est ce qui s’est passé pour cette chanson: exaspérée par les piles de partitions qui régnaient sur le piano de Loulou, décidée à mettre un peu d’ordre dans tout ça, elle fit dégringoler l’amas de papier et son regard se porta par hasard sur des paroles qui lui firent « tilt ». Une fois Loulou rentré et la colère de voir son boulot éparpillé par terre, il se mit au travail et signa un « standard » qui fit franchir à Line une étape supplémentaire. Le livre fait plus de 400 pages, et on ne va pas vous raconter en détails cette existence, le succès, la cabale montée par une Edith Piaf, qui poussera Line à s’exiler aux Etats-Unis, la rencontre avec le deuxième homme de sa vie, l’amant américain accepté, ou du moins toléré par le mari français, l’engagement pour la lutte contre le sida. Sachez juste que ses souvenirs se dévorent comme une saga, et que les romanciers n’ont parfois pas autant d’imagination que la vie. Ecouter et voir une belle version en noir blanc de « Ma cabane au Canada » |
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