Le livre débute par une scène joyeuse, le jour du mariage de Pom Bessot et Philippe Lefait. Ils dansent avec Lou, tous les trois enlacés sur « Le P’tit Bal perdu » de Bourvil. Ces premières pages donnent le ton. Notre vie est ce qu’on en fait; on peut décider de baisser les bras, de maudire la fatalité, d’en vouloir à la terre entière. On peut aussi transformer un drame en belle histoire, pour autant que l’amour ne se soit pas envolé avec les batailles, que la volonté n’ait pas été émoussée par trop d’entraves. L’histoire que nous racontent Pom et Philippe aurait dû nous faire pleurer, elle donne de l’énergie. Elle aurait dû provoquer notre pitié, et c’est l’envie qu’elle suscite. On pense que Lou a eu de la chance de naître chez ces parents-là, mais que eux aussi ont eu de la chance d’avoir cet enfant-là.
Il y a dix-sept ans, juste après l’accouchement de Pom, une réflexion de la pédiatre de garde (peu délicate), « votre petite fille a une drôle de tête » la conforte dans son impression, son angoisse que ce bébé minuscule souffre de quelque chose. Le nourrisson n’arrive pas à s’alimenter, pleure beaucoup… Un hasard génétique, imprévisible, imperceptible durant la grossesse, s’est mis sur le chemin de Lou et de ses parents. Les années qui suivent vont être difficiles, houleuses. Dans le milieu hospitalier comme à l’école, on croise le pire comme le meilleur. Mais Lou avance, Lou progresse, Lou devient de plus en plus autonome. Elle adore aller déjeuner, seule, au café du coin par exemple. Elle est sociable, elle aime la musique et s’amuser, comme tous les adolescents.
Pendant ces années, sa mère a tenu son journal. Plus tard, son père est intervenu dans ces pages, avec le recul des années et son propre regard. Un récit qui dépasse le simple témoignage par la qualité de son écriture et qui transforme une aventure personnelle en leçon de vie.