Thilliez a une plume qui réussit à chaque fois à m’emporter dans ses histoires, son style est fluide et agréable malgré la quantité d’informations qu’il insère au fil des pages.
Il choisit à chacun de ses romans d’entrer dans des milieux scientifiques, souvent compliqués, parfois purement théoriques mais ça marche toujours !
Issue d’une filière scientifique, ce sont des sujets qui me passionnent et que je comprends assez facilement grâce à des notions acquises durant mes études mais je pense que même les « littéraires » arriveront à suivre les enquêtes que l’auteur nous propose (supposition approuvée par Caro).
J’avais à la fois hâte de retrouver Sharko et Lucie et en même temps, j’avais peur d’avoir oublier certains détails qui m’auraient gâchés cette lecture.
Finalement, la fin du premier tome revient très vite en mémoire et malheureusement, nos lointains souvenirs des affreuses aventures des coéquipiers sont belles et bien vrais…
J’ai adoré retrouver Sharko même si j’ai trouvé que Thilliez le mettait à l’écart ou du moins, l’effaçait un peu par rapport à l’enquête et à Lucie… Mais j’ai cru comprendre que le prochain tome allait inverser la tendance.
Lors de la lecture du Syndrome [E], Lucie m’avait semblé être un des rares personnages féminins que j’apprécie dans les thrillers mais ce tome-ci m’a un peu fait redescendre : je l’ai trouvé très manipulatrice envers Sharko (et on ne touche pas à Sharko!). Je peux comprendre que son passé ne l’aide pas spécialement mais j’ai trouvé ses réactions méchantes et injustes.
L’intrigue en elle-même est passionnante.
Thilliez a choisi d’exploiter cette fois-ci la latéralité : pourquoi existent-ils des gauchers et des droitiers ? Et surtout, pourquoi les gauchers sont minoritaires ? Est-ce génétique ou tout simplement dû au hasard ?
Mon intérêt pour ce domaine est peut-être un peu subjectif étant donné que je suis moi-même gauchère mais l’auteur arrive à nous faire poser des questions sur ce sujet auquel on ne réfléchit jamais réellement…
J’ai vu des critiques sur le fait que Le syndrome [E] et [Gataca] soit un diptyque : en effet, certains ne comprennent pas le lien entre les deux histoires. Certes, à priori rien ne rattache les deux enquêtes mais comme l’explique l’auteur en « préface » : Le syndrome [E] traite de la violence telle qu’on la connaît le plus c’est à dire une violence commise par des personnes qui savent parfaitement ce qu’elles font.
[Gataca] fait référence à une violence beaucoup plus enfouie, une violence génétique que l’on ne contrôle pas, que l’on ne choisit pas. Pour moi, ces deux tomes sont chacun une facette de la Violence et ce deuxième tome nous ouvre les yeux sur un sujet dont on ne parle pas, qui reste secret dans les recherches scientifiques.
En bref, encore un coup de cœur, c’est une habitude maintenant avec F. Thilliez. Des personnages touchants et charismatiques que l’on a hâte de retrouver et une enquête intrigante et recherchée, quoi de mieux pour passer un très bon moment de lecture angoissant et prenant. Et si les 600 pages du roman ne vous ont pas suffi, ne vous inquiétez pas, l’histoire vous restera longtemps en tête !