Depuis son premier roman, « Les brumes de Riverton », les critiques s’amusent à comparer Kate Morton à Daphné du Maurier. Pourquoi pas ? Ses livres se passent en Cornouailles, terre chère à Daphné, et tournent autour de secrets de famille avec ce petit côté polar dont la célèbre romancière anglaise aimait bien pimenter ses intrigues. D’ailleurs, «Rebecca», «L’Auberge de la Jamaïque» et «Les Oiseaux» ne furent-ils pas adaptés au cinéma par le maître Hitchcock, le roi du suspense ? Ces affinités mises à part, Kate Morton a su vraiment imposer son style dans sa manière de raconter des histoires. « L’Enfant du lac »nous balade entre passé (avant et après la deuxième guerre) et présent. Les Edevane coulent des semaines bucoliques et harmonieuses dans leur maison de campagne, même si le ciel n’est peut-être plus aussi serein depuis qu’Anthony est rentré du front. Désormais, ses nuits sont peuplées de cauchemars. Et les vacances tournent au drame la nuit de la Saint-Jean, quand Théo, leur fils d’un an, est enlevé.Un demi-siècle plus tard, Sadie Sparrow, une jeune inspectrice venue rendre visite à son grand-père, découvre une bâtisse totalement abandonnée au milieu d’une forêt. Elle appartient toujours aux Edevane mais a été désertée depuis des décennies, depuis la tragédie… Sadie ne peut s’empêcher d’enquêter sur ce « cold case », puisqu’on ignore ce qu’est devenu Theo et qu’aucune rançon n’a jamais été réclamée. Si roman d’été signifie des heures coupées de tout ce qui vous entoure, alors celui-ci rentre sans aucun doute dans cette catégorie. Retorse, Kate Morton ne lésine ni sur les rebondissements ni sur les fausses pistes. Mais elle a l’élégance de nous concocter une chute qui nous rendra le sourire!