L’étrangère, c’est Aravni, la grand-mère arménienne de l’auteure qui habite l’appartement du dessus. Si, pendant toute son enfance, Valérie est allée goûter en catimini chez sa grand-mère les succulentes pâtisseries qu’elle lui préparait, elle n’a que très peu communiqué avec elle. A cause de la personnalité en apparence très dure de la vieille dame mais aussi de la barrière de la langue.
Ce n’est qu’à l’âge adulte qu’elle a eu envie de réellement découvrir la vie de son aïeule. Alors que celle-ci tricote et raconte, Valérie prend des notes et découvre le terrible destin d’Aravni.
Née dans une famille de riches industriels, Aravani est une toute jeune mariée quand en 1915 son père et son mari sont arrêtés, emprisonnés et tués par les autorités turques. Placée dans un convoi avec sa mère, sa plus jeune soeur et sa tante, ainsi que des milliers d’autres femmes et enfants, elle se retrouvera à Alep au terme d’un terrible voyage.
La vie la mènera jusqu’à Paris en passant par Constantinople et Marseille. Au fur et à mesure du récit de sa grand-mère, Valérie prendra la mesure du génocide arménien, des épreuves qu’elle a dû surmonter et des drames terribles qu’elle a traversés. Elle comprendra alors beaucoup mieux la personnalité de sa grand-mère.
Ce livre est un très bel hommage à la femme que fut son aïeule mais aussi à toutes celles qui, malheureusement encore de nos jours, sont obligées de quitter leurs pays pour échapper à la barbarie et tenter de trouver un endroit où survivre et élever leurs enfants.