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coup de coeur
Que faire à l’âge adulte du fardeau de l’enfance ?
La mère de Simon, séparée de son père, sombre peu à peu dans la folie. Le jeune garçon navigue comme il le peut dans les eaux familiales tourmentées, tiraillé entre les adultes qui décident pour lui – quand ils ne laissent pas la drogue ou les membres de la communauté du Lubéron décider pour tous. A l’âge adulte, Simon, qui est finalement parvenu à grandir sans trop de dégâts, connaît un nouveau tiraillement : il hésite entre deux femmes, Lucile, douce et attentive, calme et raisonnable, et Angelica, enflammée et imprévisible, insatiable et insupportable. Mais une troisième bouscule son équilibre : sa mère l’appelle et lui demande de venir la voir à Niort où elle réside – sa mère qui souffre car la tête de Mick Jagger est entrée dans la sienne et la première est plus grosse que la seconde. Simon rapplique. Il sait bien que Mick Jagger n’est nullement responsable de la situation. Mais il va bien falloir que lui, Simon, y trouve une solution. Le troisième roman de Cyril Montana est un incessant aller-retour entre l’enfance et l’âge adulte. Le grand Simon, à la première personne, raconte ses errances d’homme incapable de se défaire du fardeau familial qui le leste depuis toujours. Il porte un regard très tendre, à la troisième personne, sur le petit Simon qu’il a été, tendresse qui amortit la violence de ce que l’enfant traverse dans un monde où les soixante-huitards s’intéressent à leur présent plus qu’à l’avenir de leurs enfants. La faute à Mick Jagger est une chronique familiale forte et touchante servie par une écriture tour à tour légère, presque gouailleuse, ou plus recherchée – le tout à un rythme saccadé qui fait qu’on ne la lâche pas. Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog |
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