Quel scénario plus cauchemardesque pour une mère que celui dans lequel, engagée à prendre la meilleure amie de votre fille à dormir chez vous, vous oubliez votre promesse et qu’au matin on vous annonce que la jeune fille a disparu?
C’est ce qui arrive à Lisa Kallisto, mariée à Joe avec lequel elle a trois jeunes enfants. Entre son métier-elle dirige un refuge pour animaux- et les siens, Lisa n’a pas une minute à elle et l’invitation lancée par son aînée Sally à Lucinda, fille de Kathy et Guy, elle ne s’en est tout simplement pas souvenu. Pareille « faute » ne serait jamais arrivée à Kathy, caricature de mère parfaite, élégante, toujours disponible, à l’écoute de sa progéniture qu’elle surveille comme du lait sur le feu.
La disparition de Lucinda fait exploser les relations entre les deux familles, plonge Lisa dans une culpabilité absolue et précipite Kathy et Guy dans un désarroi total d’autant qu’une jeune fille du même âge, dont on était sans nouvelle depuis quelques jours, réapparait dans un lieu public, totalement désorientée. Sous l’emprise du GHB, elle a été violée.
L’inspecteur Johanne Aspinall, chargée de l’enquête, cherche des liens entre les deux affaires. Lorsqu’elle apprend que Lucinda avait des rendez-vous après l’école avec un homme, l’ombre d’un prédateur plane sur la région. Une troisième jeune fille se volatilise. La police est désormais sur les dents. Il n’y a plus une minute à perdre.
Paula Daly construit avec « La Faute » une intrigue toute en tension autour de son héroïne principale et du sentiment de culpabilité. Psychothérapeute, l’auteur connaît tout de la psyché humaine, de ses passions, de ses failles. Avec une acuité parfaite, elle dresse également un portrait au scalpel des sociétés d’aujourd’hui, de leurs difficultés, des femmes qui jonglent entre profession et vie familiale. Difficile de ne pas s’identifier à l’un ou l’autre de ses personnages, criants de vérité.
« La Faute » ferre le lecteur dès les premières pages et le retournement de la fin confère à ce thriller psychologique tout son sel.
