La Maison Zeidawi
Olga Lossky

Points
janvier 2014
216 p.  6,50 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Saga libanaise

Il est des romans qui vous happent dès les premières lignes et ne vous lâchent plus. « La maison Zeidawi » est de ceux-là. Liban, 20ème siècle. Evelyne, paysanne maronite, rejetée avec son jeune fils par les siens, reprend son destin en main en créant une magnanerie, un local dans lequel elle élève des vers à soie. Fortune faite, elle épouse l’un des armateurs les plus influents et les plus respectés de Beyrouth, Boutros Zeidawi et fait édifier sur les collines de la ville une somptueuse demeure, à la hauteur de sa réussite et de ses ambitions. Demeure qui est l’objet de toutes les admirations mais aussi de toutes les jalousies. Qu’une simple paysanne se soit unie à l’un des fils les plus en vue de la société et qu’elle soit également devenue l’arbitre des élégances agace prodigieusement la bourgeoisie beyrouthine.

Quelques décennies plus tard, son arrière-petit fils, Fouad, la cinquantaine industrieuse, revient sur la terre de ses ancêtres pour signer la mise en vente de la maison Zeidawi, désormais une ruine à l’abandon. Il compte mener rondement l’affaire et retourner rapidement en France. Mais les choses ne se passent pas comme il l’avait prévu. Saisi par ce pays qui exerce à son insu une attraction, il plonge dans le passé, cherchant à comprendre les raisons qui ont conduit Nelly, sa mère, à quitter précipitamment le Liban, plusieurs années auparavant. Son déplacement se mue progressivement en voyage initiatique. La révélation sur ses origines va permettre à Fouad de se réconcilier avec ses racines et d’entrevoir la «possibilité d’une construction personnelle nouvelle. »
Olga Lassly construit une saga palpitante et pleine de rebondissements autour de la personnalité de femmes puissantes et charismatiques, Evelyne et Nelly. Les événements sanglants qui ont baigné le Liban se joignent à l’histoire familiale dans leur réalisme mais sans insistance. Se dégage de ces pages le parfum entêtant du Liban, de sa générosité, de son charme et la quête de Fouad rythme ce récit habilement tissé où il est question de secret de famille et de transmission.

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