La Mémoire des embruns
Karen Viggers

Le Livre de Poche
mars 2016
576 p.  8,40 €
ebook avec DRM 9,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

Mary arrive au terme de sa vie, elle est malade et souhaite la finir sur l’île de Bruny en Tasmanie. C’est l’île du vent, celle où elle fut heureuse avec son mari Jack, le gardien du phare disparu. Elle veut y vivre ses souvenirs. Une lettre reçue il y a peu, la hante, et la pousse à partir. Que contient-elle ? Va-t-elle la remettre à son destinataire ou la faire disparaître ? Mary a eu trois enfants : – Jan, sa fille avec qui elle est en conflit – car celle-ci souhaiterait la mettre en maison de repos, Gary plus neutre , ce sont les aînés. Jan lui en veut un peu de l’isolement vécu pendant son enfance sur l’île. – Tom , le cadet, qui comprend lui le désir de sa maman. Il est plus proche, plus solidaire. Il essaie de reprendre pied dans sa vie depuis un long voyage en Antarctique dans une station scientifique qui lui a coûté son couple. Il vit seul avec son chien Jess. Tom est passionné d’ornithologie. Il s’exprimera à la première personne durant le récit. Son récit alternera avec celui de Mary mais une troisième voix, celle de Léon nous accompagnera. Léon est le garde-forestier de l’île. Il a pour mission de passer voir Mary chaque jour, voir si elle va bien. Il nous donnera sa version. La vie de Mary va défiler avec ses joies, ses peines, ses regrets, son secret. Il est vrai que l’intrigue, le secret est un peu cousu de fil blanc, prévisible mais ce n’est pas le plus important car pour moi l’essentiel et la force du récit résident dans la description magnifique de la nature qui en fait un acteur à part entière. L’île de Bruny, ses paysages, l’île du vent où l’on sent presque les bourrasques à la lecture (un point commun avec Peter May dans la trilogie écossaise) Karen Viggers donne ici une place essentielle à la nature, l’île mais aussi les descriptions de l’Antarctique, le royaume du froid, des icebergs. On parle d’amour, de souvenirs, des relations maternelles, de la solitude, de l’isolement, de la vieillesse, du choix de sa fin de vie. Elle explore la nature humaine et les sentiments avec brio. Ses personnages avec leurs failles sont extrêmement bien construits. Tout un questionnement servi par une écriture fluide, agréable, sincère qui transporte et qui nous envoûte par les paysages juste sublimes. Une belle invitation au voyage. Ma note : 9/10 un presque coup de coeur

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on n'aurait pas dû

Brouillard oubliable

face à toutes les critiques enthousiastes sur ce bouquin j’ai foncé surtout qu’il contenait, à priori, tous les ingrédients pour qu’il me plaise : un secret de famille, un exil sur des landes perdues au loin, en l’occurrence en Australie et donc une belle étude de caractères en perspective, tout pour me faire saliver d’avance et embarquer pour cette île australe. Et bien je suis restée à quai et je n’ai pas réussi à partir. La vieille dame m’a bien plu, son petit dernier Tom m’a souvent agacée, ses deux ainés et le garde champêtre m’ont laissée indifférente, quant à Emma, j’avais envie de lui donner des claques à longueur de page. Il n’y a guère que Jess la chienne qui a trouvé grâce à mes yeux, j’ai adoré ce personnage de chien, je la voyais bien en golden retriever. Bref, désillusion totale pour l’histoire, le secret de famille que l’on devine (si on n’est pas trop neuhneuh) dès les premières pages mais ça ce n’est pas grave, c’est pas ça qui fait un bouquin. Le style est assez convenu. Les récits s’alternent en fonction des chapitres mais tous autant ennuyeux les uns que les autres. Je suis quand même arrivée au bout mais très fatiguée, autant que Mary avant qu’elle ne meure.

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coup de coeur

A ma connaissance, assez peu d’auteurs australiens sont traduits en France. Je connais bien l’écriture forte, violente de Christos Tsolkias dont je vous ai déjà parlé. J’avais envie de découvrir maintenant une auteure. Mon choix s’est porté sur ce roman car Gérard Collard en avait parlé d’une façon enthousiaste. Et puis, il s’agit d’une histoire de famille, d’amours empêchées et de non-dits. Tout ce que j’aime. Sans oublier le côté naturiste. Karen Viggers est d’ailleurs vétérinaire, spécialiste de la faune sauvage. Sa plume nous entraîne dans des lieux sauvages qu’elle décrit admirablement. L’héroïne de ce roman est Mary, une vieille dame atteinte d’une pathologie au poumon. Elle est consciente qu’il ne lui reste plus que quelques semaines à vivre. Ce peu de temps, elle veut le passer sur l’île de Bruny, une île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu et élevé ses trois enfants auprès de son mari alors gardien du phare. Mary a tout organisé pour son séjour et met ses enfants devant le fait accompli, ce qui n’ira pas sans créer des tensions. On comprend vite que Mary est là en une sorte de pèlerinage : elle veut retourner sur les lieux qui ont compté dans sa vie. Même si sa santé est plus que précaire, elle dépense toute son énergie à charmer le jeune Léon, garde-forestier, à qui elle a demandé de passer tous les jours dans son bungalow, afin qu’il la mène dans les endroits qu’elle veut revoir. Dans le même temps, nous suivons la vie de son plus jeune fils, Tom. Ce dernier a passé, il y a 9 ans, 18 mois sur une base en Antarctique. Il en est revenu brisé : sa femme a demandé le divorce alors qu’il n’avait aucun moyen de retour sur le continent, la longue période d’hiver a été un calvaire à supporter et enfin, il n’a pu arriver à temps pour les funérailles de son père. Tom n’est plus que l’ombre de lui-même et n’ose plus vivre. Il se sent « à côté » de la vie. Il est d’ailleurs extrêmement intéressant de découvrir le mode de vie des scientifiques et autres personnels sur ces bases polaires et la façon dont beaucoup d’entre eux perdent pied à leur retour. Au fur et à mesure du récit de Mary, on comprend bien que sa vie d’épouse n’a pas été facile même si elle était amoureuse de son mari. Il devient évident que le souvenir de son premier grand amour, Adam, a en quelque sorte parasité sa vie de couple. Et puis, il y a l’histoire de cette lettre qu’elle trimbale avec elle, qu’elle veut tour à tour brûler sans se résoudre à le faire, ou cacher dans des endroits improbables afin qu’elle ne tombe pas entre les mains de son destinataire. Bien sûr, au décès de Mary, le secret sera découvert. La personne concernée se sentira délivrée d’un poids et osera enfin prendre sa vie en mains. Mais vous me connaissez, je n’en dirai pas plus, je déteste trop dévoiler l’histoire surtout quand il s’agit d’un bon roman.

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coup de coeur

un petit bijou

Ce roman est juste une petite merveille!! Mary Mason est une vieille femme malade qui sait que ses jours sont comptés. Elle vit en Australie entourée de ses enfants : Tom, Jan et Gary ainsi que de sa petite fille adorée. Elle sait que Jan veut la placer dans une maison de retraite et Mary refuse catégoriquement cette solution. Le roman s’ouvre sur la venue d’un vieil homme que Mary semble connaître sans en informer le lecteur. Il dépose sur la table une lettre qui contient un secret familial, en précisant qu’il n’a rien dit depuis tant d’années mais que désormais il veut que la vérité éclate. C’est suite à cette visite que Mary met en place son plan pour rejoindre son île : l’île de Bruny où elle et son mari Jack ont vécu les plus belles années de leur vie quand ce dernier était gardien de phare. C’est sur cette île bordée par des côtes sauvages que Mary va faire la connaissance du jeune Léon, dont l’humeur taciturne et les bleus sur les bras poussent la vieille dame à vouloir en savoir un peu plus sur ce mystérieux jeune homme. Ce livre est un roman à deux voix entre Mary et son fils cadet Tom. Le quadragénaire peine à se remettre d’un divorce passé causé par son voyage en Antarctique. Tom, si différent de ses frères et sœurs, si perdu depuis son retour de l’Antarctique, et qui vient de rencontrer la mystérieuse Emma. Mais est-elle vraiment la femme qui va lui faire croire de nouveau en l’avenir ? De son côté, au delà de son amitié naissante avec Léon, Mary se remémore son passé avec Jack et les enfants sur l’île. Et emmène progressivement le lecteur vers le sujet de la lettre : ce terrible secret de famille qui la hante depuis tant d’années. Bien sûr elle pourrait simplement brûler cette lettre et mourir avec son secret mais quelque chose l’en empêche. Ses enfants sont loin de se douter qu’au delà d’avoir été une bonne mère et une formidable épouse, Mary fût également une jeune fille puis une femme sensible qui a subit l’autorité parentale avant de faire des choix de raison. Un livre absolument magnifique qu’il ne faut surtout pas rater, lisez le les amis, le plus vite possible !!

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