Antoine est libraire en Bretagne. Il a coupé les ponts avec sa famille il y a une dizaine d’années. Un jour dans un bistrot il apprend par la radio le décès accidentel de Jean-François Laborde, un ancien ministre et sénateur, et les digues craquent, les souvenirs remontent à la surface.
Il éprouvera le besoin de faire face à ce qu’il fuit depuis si longtemps et prendra la route pour assister à l’enterrement. Il se souvient.
Son père, autoritaire, froid, rigide, sans aucun geste ou parole tendre à son égard.
Sa mère : Cécile Brunet, mère de famille exemplaire, jolie, tirée à quatre épingles qui subitement fut projetée adjointe aux affaires scolaires. Elle était parvenue notable, collaboratrice de premier choix de Laborde, maire à l’époque mais aussi son amant.
Son frère Camille. Son ami Nicolas et sa famille chaleureuse et accueillante auprès desquels il trouvait refuge.
Arriva le scandale politico sexuel; viol et agression sexuelle, objet de l’accusation de Laborde et de sa mère.
Le déni complet pour lui, la fuite pour son frère. La rencontre avec Laetitia la fille de Laborde. L’attente de leur mère à la maison, l’ignorance et le désintérêt de ses parents à leur égard.
Une situation lourde à porter, enfuie au fond de lui.
Des questions : mais qui était vraiment sa mère ?, le sentiment de trahison, la haine, la manipulation. Une descente au plus profond de la nature humaine, à la recherche de soi, de comment on se construit dans l’ombre de ses parents sont des thèmes abordés par Olivier Adam.
J’ai apprécié cette lecture, ce livre était dans ma PAL depuis sa sortie, la plume d’Olivier Adam est sombre, crue par moment, tourmentée. Une réserve cependant, j’ai trouvé le récit assez inégal.
Ma note : 7.5/10
Les jolies phrases
Tu es comme la mer. Une présence opaque et silencieuse.
La vie recommençait mais c’était une vie plus désincarnée encore qu’elle ne l’avait jamais été, une vie sur pilotage automatique.
Aujourd’hui bien sûr, je me dis que c’est mon frère que j’aurais dû tenter de protéger ainsi, et le remords de ne pas l’avoir rejoint cet été-là demeure une plaie ouverte, une honte qui me défigure et me retient de tout à fait pouvoir me regarder en face.
Quel enfant étais-je, quel fils étais-je pour haïr ainsi mes parents, les déclarer coupables, les condamner et les fuir ?
J’ai eu beau tenter de les enterrer sous des tonnes de déni, ces pensées n’en finissent pas de me poursuivre.
Nous n’avons jamais compté. On ne nous a jamais laissé de place. Et le peu que nous avons pris nous a été dénié. C’était ça, grandir auprès de mes parents.
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