C’est un très bon documentaire sur France 3 cet été qui m’a permis de découvrir Aharon Appelfeld, auteur israëlien considéré comme l’un des plus grands écrivains juifs de notre temps. « Le garçon qui dort », c’est le jeune Erwin, 17 ans, rescapé des camps. Erwin a perdu toute sa famille, son environnement familier. Le sommeil est un échappatoire qui lui permet de survivre à ce qu’il vient de vivre. Il fait partie d’un groupe de réfugiés apatrides qui, après une longue errance en Europe, se retrouve près de Naples. Erwin a bien souvent été porté par ses compagnons alors qu’il était endormi. Ceux-ci ne voulaient pas le réveiller, pensant qu’il devait vivre de merveilleuses choses dans son sommeil. Erwin est enrôlé par un émissaire de l’Agence Juive pour venir grossir les rangs des pionniers d’Israël. Il va suivre avec d’autres jeunes hommes un entraînement physique poussé, un apprentissage intensif de l’hébreu. Il lui sera également imposé de changer de prénom : Erwin deviendra Aharon. Aharon n’a qu’un rêve, qu’une ambition : devenir écrivain. Mais comment peut-on écrire quand on a perdu sa langue maternelle ? Est-il possible de faire passer des images, des sentiments dans une langue que l’on vient d’apprendre ? Aharon, qui a toujours autant besoin de sommeil, trouvera la réponse auprès de sa mère avec laquelle il a de longues discussions dans ses rêves. J’ai aimé ce roman car j’ai découvert un pan de l’histoire de l’état d’Israël que j’ignorais. J’ai aimé la sensibilité de l’écriture et le questionnement de son auteur.