Après de longues années d’absence, Chris Napier retourne dans la maison familiale de Cornouailles. Le mariage de sa nièce, fille de sa sœur, y est organisé. Ce quadra fait un peu office de « mouton noir » chez les Napier, riches négociants qui doivent leur fortune au grand-oncle Joshua qui, au début du 20ème siècle, s’en était allé dénicher de l’or en Alaska. Aux affaires de famille et après une jeunesse très alcoolisée, Chris a préféré les voitures de collection qu’il répare et revend. Pourtant, rien ne l’aurait empêché d’assister, en ce samedi de septembre 1981, à cette cérémonie.
Surgit au beau milieu de la réception, son complice d’enfance, Nick Lanyon. Nick et lui étaient comme les deux doigts de la main avant qu’un drame ne brise leur amitié. Trente-deux ans plus tôt, Michael Lanyon, le père de Nick, a été condamné puis exécuté pour l’assassinat du grand-oncle prodigue. Les deux garçons, alors âgés de onze ans, ne se sont plus revus depuis.
Pourtant, Nick n’a cessé de clamer l’innocence de son père et c’est ce qu’il vient redire à son ancien ami. Mais Chris, une nouvelle fois, ne le croit pas. Au petit matin, il retrouve Nick pendu dans la propriété.
Par remords ou peut-être parce qu’il n’est pas convaincu de la culpabilité de Michaël Lanyon, Chris revient sur les traces du passé. Son enquête délicate va faire exploser ses certitudes familiales et mettre à jour une réalité âpre, très éloignée de la légende policée que les siens ont cultivée depuis toujours.
« Le Retour » s’inscrit dans la droite ligne de « Par un matin d’automne » et « Heather Mallender a disparu » : un scénario implacable qui accroche dès la première page. Une nouvelle fois, Robert Goddard nous entraîne dans les méandres d’une histoire de famille où abondent les non-dits, les demi-vérités, les secrets et la petitesse humaine. Il manipule son lecteur comme son héros à coups d’impasses, de révélations, de rebondissements et joue sur plusieurs époques, avant-hier : la mort de l’oncle Joshua, hier : l’enquête de Chris, aujourd’hui : le dénouement. Sans hésitation aucune, « Le Retour » est un pur régal de lecture.