Max Costa et Mecha Inzunsa ne se seront croisés qu’à trois dates-clés de leur existence mais la passion les dévorera à chaque fois avec la même intensité. Mises à part leur élégance commune et une incroyable beauté, tout oppose ces deux êtres. Après avoir connu la misère, Max est devenu un danseur mondain vivant de ses charmes et de ses larcins. Mecha a, pour sa part, grandi dans un milieu privilégié et est devenue une respectable femme du monde mariée à un immense compositeur. De leur première rencontre en 1928, sur un transatlantique en route vers Buenos Aires, jusqu’en 1966 à Sorrente, le tango de leur passion les mènera dans une danse périlleuse à travers le siècle. Ils connaîtront les bas-fonds de Buenos Aires, l’espionnage sur fond de franquisme puis de Guerre froide. Comme dans ses précédents livres, et malgré quelques lenteurs (le roman fait plus de 500 pages) l’écriture classique de Arturo Perez-Reverte séduit. On savoure ce roman d’amour d’une élégance surannée, à la sensualité d’un autre temps. Et son rythme, alternativement lent et plus rapide, fait inévitablement penser aux meilleurs tangos.
