Après une série d’attentats à Paris, trois amis trouvent refuge dans une maison de campagne. Les noms des personnages donnent le ton : les trois amis se nomment Lodka Place, Brune Farrago, Ari Saint-Thomas, leur chien Ferdinand Griffon.
On plonge d’emblée dans une sorte de conte moderne, un conte ou une fable. A partir de l’attentat, on remonte le fil des existences : comment chacun d’eux est-il entré dans la vie de Brune ? On tombe en cours de route sur des listes (ex : la liste « nous avant nous c’est comme »), des mails, des textos, de la musique, un test de magazine – qui sont autant d’heureuses surprises, autant de pralines roses dans la brioche.
Fanny Salmeron (Si peu d’endroits confortables, Le travail des nuages, Bordel) parvient à mettre de la douceur, de la tendresse, de la poésie même, dans la violence et dans la mort. Il y a du Vian dans sa fantaisie, du Colin et du Chloé dans ses personnages. Si on a tendance à l’oublier, elle nous rappelle qu’on ne fait jamais assez attention aux détails. Et elle nous donne envie d’aimer plus encore les gens bizarres, rêveurs, inadaptés ou juste à côté de l’affreuse normalité.
Les étourneaux est un texte très court qui offre une parenthèse enchantée. De la couverture comme du roman restent en mémoire, plutôt que le noir, les étincelles et les pastilles colorées.
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