Arnaud Dudek, pour moi c’était un premier roman vraiment prometteur, Rester Sage, dont j’avais aimé le titre et beaucoup aimé le contenu, alors lorsque j’ai su qu’il sortait un nouveau roman, j’étais très contente, mais aussi dans l’expectative…
Et puis, en l’ayant entre les mains, j’ai été plutôt confiante, parce que la petite citation de Bernard Pivot en bandeau, elle donne sacrément envie, non?!
J’ai lu Les Fuyants en une nuit d’insomnie.
Simon, David, Jacob, Vincent… ces hommes un peu lâches et pourris aux entournures, un peu perdus surtout, un peu mélancoliques, et bien même en quelques courtes pages, ils sont là, présents, vifs.
Oui, vif, c’est l’adjectif qui me vient spontanément quand je pense à ce roman.
Arnaud Dudek a la patte rapide des écrivains de nouvelles ayant l’habitude de faire des tableaux courts, précis, réalistes (et non sans humour) de ses contemporains masculins.
Bon, ici surtout des hommes « fuyants », mais se fuyant eux même, essentiellement…
Ils devraient être totalement antipathiques, et finalement, pas tant… Un peu mais, pas tant.
Parce qu’ils souffrent, rament, culpabilisent, essaient et espèrent…
On les quitte à regret, en reposant ce livre avec un sourire attendri.
Parce qu’Arnaud Dudek les présente avec un passé, des failles, des doutes, des manques, des faiblesses, des réalités, qui ne justifient rien, mais expliquent tout.
« Elle voudra changer la décoration du salon. Déménager. Avoir un enfant. Il la quittera pour toutes ces raisons. Ensuite, la situation se compliquera sacrément. Elle le menacera à l’aide d’un saladier, s’effondrera sur le canapé, jettera tous ses vinyles aux ordures. Ou tout se passera bien : Marie se détachera gentiment de lui, il la recroisera un an plus tard au rayon des surgelés, oui, enceinte de trois mois, lui dira-t-elle dans un sourire. Et il titubera jusqu’à la caisse en semant des clémentines. »