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Personne ne se projette sérieusement au-delà de l’été
Etudiants, le narrateur et Eléna vont passer quelques semaines estivales en Slovénie. Ils sont partis pour tester la solidité de leur amour ou, plus certainement, pour s’assurer que ce qui les lie en est. Tout un tas d’imprévus – de l’accident (sans gravité) de voiture à la traversée d’un lac à la nage faute de bateau en passant par l’intrusion de tiers dans l’intimité du jeune couple et la chute dans l’eau de l’appareil photo – vont venir contrarier ces vacances qui s’annonçaient calmes. Le narrateur est très attentif à son amoureuse. Il s’émeut de petites choses, cependant qu’il cherche à savoir pourquoi il s’émeut. Mais cette intellectualisation, ce recul auquel la spontanéité des débuts a laissé place, n’est-ce pas la preuve que la fin est annoncée ? Dans ce premier livre, Clément Bénech révèle une sensibilité étonnante. Il distille à chaque page une tendresse pour les bons mots qui concourt à l’aspect désinvolte du tout. Son roman est frais et sans prétention, inconséquent comme l’histoire d’Eléna et du narrateur. Personne ne se projette sérieusement au-delà de l’été. Il n’y a là rien de sérieux, rien d’important, l’heure n’est pas aux promesses de fidélité éternelle. Ce qui n’empêche pas le narrateur de s’émerveiller encore. Il flotte dans les pages de L’été slovène un air doux et sensible, une mélodie légère, un parfum de tilleul, arbre emblématique de la Slovénie, un goût de vin vert, jeune mais à la personnalité déjà affirmée. C’est un roman d’amour en retrait, c’est le calme et l’ombre des petites rues plutôt que les grandes artères en plein soleil, le restaurant désert perdu sur une île plutôt que la plage en vue. C’est reposant et délicieux. Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog |
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