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En Grèce, tout fout le camp
Le polar est un guide excitant pour visiter les marges de la société. Les finances grecques, par exemple, que Petros Markaris aborde de front et avec violence dans Liquidations à la grecque. Le romancier ajoute du désordre au désordre pour plonger le pays et son système bancaire dans un chaos qu’on pourrait comparer seulement aux embouteillages d’Athènes – dont le commissaire Charitos se plaint presque autant que ses compatriotes de leurs salaires et pensions rabotés. Il va de soi que les motivations du meurtrier se révéleront bien différentes, puisque l’effet de surprise reste un ressort fondamental du genre policier et ajoute au plaisir de la lecture. Peu importe : le romancier nous a baladés dans les coulisses des banques, façade luxueuse et arrière-cour pleine de gravats… Michel Volkovitch, le traducteur, fin connaisseur de la Grèce, explique en postface pourquoi Petros Markaris en est une voix importante : « Les Grecs se sont retrouvés dans ces fictions si proches d’un réel brûlant, où l’auteur, avec la même obstination que son héros, montre l’éternelle corruption des puissants et les souffrances de leurs victimes. » Retrouvez Pierre Maury sur son blog |
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