M pour Mabel
Helen MacDonald

10 X 18
août 2016
408 p.  8,40 €
ebook avec DRM 13,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Les ailes du deuil

en partenariat avec Fleuve Editions

Qui se cache donc derrière ce ravissant prénom, Mabel ? Un autour. L’autour est un rapace, énorme, effrayant, qui se réfugie dans les forêts profondes, il est le « Graal obscur des ornithologues », écrit Helen Macdonald dans son incroyable récit M pour Mabel.
Helen Macdonald est écrivain, poète, illustratrice, historienne, et depuis quelques années fauconnier, c’est-à-dire qu’elle élève des faucons, ce qui est autrement plus difficile que de dresser des lions ou des tigres. A la mort de son père, qu’elle adorait, ce père photographe avec lequel elle avait passé des heures dans la campagne angalise, durant son enfance, à observer les oiseaux, elle se sent submergée de chagrin, frôle la dépression, et pour s’en sortir, pour accomplir son deuil et comme une forme d’hommage à leur passion commune, décide de se lancer un pari fou : dresser l’indressable, un bébé autour.
Pour quelques poignées de livres sterling, elle acquiert, Mabel, trois mois… Un vrai coup de foudre, mais une tâche dont elle n’avait mesuré ni l’ampleur ni la difficulté. Imaginez l’oiseau occupant tout l’espace, trônant au milieu de son salon, ou sur le siège passager de sa voiture. Pas facile non plus de lui apprendre à la fois l’indépendance et le retour au bercail. A plusieurs reprises, Helen Macdonald est tentée d’abandonner. Son existence se mêlant à celle de Mabel, elle commence peu à peu à perdre le fil de sa vie. Elle coupe les ponts avec ses amis, ne répond plus au téléphone, se laisse aller physiquement… Mais c’est par là qu’elle devait en passer pour s’extirper de sa tristesse. Elle s’est raccrochée à Mabel, a mis toute son énergie, à s’occuper d’elle, jusqu’à ce que naisse une véritable complicité entre les deux, une forme d’amitié fusionnelle aussi étrange que cela paraisse… Grâce à Mabel, Helen a fini par sortir de son long tunnel, retrouver goût à la vie, et l’énergie pour écrire ce livre aussi original que captivant.

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« M pour Mabel » n’est pas un roman mais le récit par Helen Macdonald de son long travail de deuil après le décès brutal de son père dont elle était très proche et qu’elle adorait.

Helen, dès son plus jeune âge, a éprouvé une passion pour la fauconnerie mais n’a jamais possédé d’oiseau. Se sentant vaciller psychologiquement dans ce moment difficile de sa vie, elle décide d’ en acheter un. Mais par n’importe lequel : un autour dont les spécialistes disent qu’il est presque impossible à dresser.

La jeune femme va faire l’acquisition d’une jeune femelle qu’elle prénommera Mabel. Et commence alors des moments difficiles, presque de lutte pour apprivoiser cet oiseau, lui apprendre à se poser sur le gant, à voler et à revenir se reposer :

« J’ai appelé Mabel. J’avais perdu tout espoir qu’elle revienne sur le poing, mais je l’ai quand même fait. Elle s’est envolée vers moi. Elle a volé comme on tient une promesse, enfin. Elle s’est approchée à toute allure, franchissant à grands battements d’ailes cinquante mètres parsemée de silex pour se poser sur le gant et y rester. »

Sans parler du nourrissage : ce ne sont pas des graines qu’il faut lui donner mais de la viande crûe, des poussins morts…

Je dois avouer que j’ai été un peu déroutée par ce livre. Si j’ai beaucoup appris sur la fauconnerie à sa lecture, je ne comprends pas l’espèce de folie qui transporte les fauconniers. Et puis, pour moi, tous les oiseaux doivent être libres !

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