Jane Shemilt est médecin, comme son héroïne Jenny, et signe avec « Ma fille » un premier roman maîtrisé, subtil et mené avec habileté jusqu’à une chute totalement imprévisible.
Ce livre s’inscrit, de manière troublante parfois (mais après tout, le même éditeur, Arnaud Hofmarcher, dirige les collections de polars du Cherche-Midi et de Sonatine), dans la lignée de « Tout ce qu’on ne s’est jamais dit » de Céleste Ng. Mais si cette dernière a privilégié l’aspect psychologique au point qu’il n’ait de policier que l’accroche du quatrième de couverture, ce roman de Jane Shemilt joue beaucoup plus avec les nerfs des lecteurs. Ce que ces deux titres ont en commun? La disparition d’une adolescente apparemment sans problème, que ses parents croyaient connaître mais qu’ils ont perdue de vue peu à peu à cause d’un emploi du temps trop chargé; et puis la culpabilité de la mère n’ayant pas compris que sa fille se métamorphosait et qui ignore tout de la vie qu’elle mène…
Naomi a quinze ans, et elle fait un tabac sur scène dans le spectacle de l’école, « West Side Story », où elle interprète une Maria pleine de colère. Et puis, un soir, Naomi ne rentre pas. Sa famille est persuadée qu’elle a été enlevée, et pourtant, elle n’a pas le profil d’une victime. Qu’est-il vraiment arrivé ce soir de décembre, où un homme trop âgé pour être un lycéen semblait l’attendre au fond de la salle ? Que sait son frère Ed qui semble crouler sous les remords et refuse de parler ?
Menant son histoire sur deux périodes -les jours autour de la disparition, et l’année suivante, alors que la famille a explosé – Jane Shemilt signe un roman qui fait froid dans le dos, parce qu’on a vraiment l’impression que cette histoire pourrait arriver à chacun d’entre nous…