Merci pour ce moment
Valérie Trierweiler

Le Livre de Poche
septembre 2014
384 p.  6,30 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Un tweet de 320 pages

S’il est vrai que, depuis des mois, François Hollande n’a cessé de la supplier de revenir (au rythme parfois de 29 SMS dans la journée -mais n’a-t-il rien d’autre à faire bon sang ?-), la rupture est aujourd’hui consommée. Impossible, qu’après un tel témoignage à charge, ils puissent dignement renouer. Justement, la dignité parlons-en. La curiosité n’est pas toujours un vilain défaut, et comme tout le monde (ce n’est pas pour rien que le tirage s’élève à 200.000 exemplaires), j’avais très envie de découvrir les dessous de cette cohabitation entre un président et sa compagne rivalisant d’impopularité. Je n’avais aucun avis, aucune idée préconçue. Juste de la curiosité. Qu’ai-je appris? Pour ce qui est des faits, pas grand chose car tout a déjà été raconté et reraconté… Le tweet de soutien à l’adversaire de Ségolène Royal (moment fatidique où la situation est probablement devenue irréversible), le désamour, l’ambition de François Hollande… Ce que l’on ignorait en revanche, c’est comment les deux amants terribles avaient vécu leur passion puis l’éloignement. A l’exception d’une parenthèse enchantée sur les débuts de leur idylle, ces pages ressemblent à une longue scène de ménage ininterrompue, un « Qui a peur de Virginia Woolf » version corrézienne. La psychologie des personnages est aussi simple que dans un roman de gare (sans happy end). Lui, c’est le méchant, un homme froid, calculateur, méprisant. Elle, une pauvre victime, obligée de subvenir seule aux besoins de ses enfants, poussée par les mensonges de son compagnon à écrire ce  tweet fatal etc, etc, etc… On ressort de ce livre un peu désarçonné, avec l’impression désagréable d’avoir lu quelque chose qui ne nous regardait pas. Ce qui se règle dans ce récit, n’aurait jamais dû sortir de leur appartement de la rue Cauchy. Pourquoi ne pas s’être contentée de donner une longue interview à Paris Match, pour s’expliquer, se justifier, dissiper les malentendus, et basta ? Sans doute, cela aurait-il été moins rémunérateur*. « Merci pour ce moment » se révèle un peu pathétique, et au fond pas très intéressant: de cette expérience si particulière et très personnelle, on ne peut rien tirer d’autre… qu’une expérience particulière et personnelle. On termine en tout cas en se disant qu’on n’aimerait vraiment pas être à la place de ces deux-là. Et que les guignols de l’info ont encore de beaux jours devant eux.  

*Ecrit assez gros, avec beaucoup de blanc autour, ce livre atteint les 320 pages. Il fallait bien justifier le prix de 20 €…

Lire le très bon (et très drôle) papier de Sonia Delesalle-Stolper dans Libération à l’occasion de la parution du livre en Angleterre.

Ce qu’en pensent les Français:

voir le sondage de Nice Matin

Ce qu’en disent les uns et les autres:

Michèle Cotta dans Le Point

Matthieu Ecoiffier dans Libération

Philippe Bilger dans Le Figaro

Laurent Valdiguié dans le Journal du dimanche

Daniel Salvatore Schiffer dans l’Express

Carole Boinet dans Les Inrockuptibles

 Angélique Mounier-Kuhn dans Le Temps

Lire également la chronique que nous avions consacrée à la BD « Hollande et ses 2 femmes » (à l’époque il s’agissait de V. Trierweiller et S. Roya l!)

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 Les internautes l'ont lu

Merci pour ce moment de lecture

J’ai acheté dès sa parution ce livre et je l’ai lu dans les 24 heures. Facile à lire : le récit sincère d’une femme qui a aimé passionnément un homme jusqu’à « sacrifier » sa propre vie personnelle et professionnelle pour l’accompagner vers le pouvoir.
Toute femme peut se reconnaître dans cette désillusion de l’autre où se mêlent lâcheté, mensonge, tromperie, mauvaise foi, humiliation… Peut être un peu plus dur à lire pour les hommes du moins certains….
Une femme intègre, entière, qui soufre et écrit pour rétablir sa vérité, exprimer ce qu’elle est vraiment ce qu’elle a vécu et ressenti pendant environ 9 ans et nous faire découvrir une autre facette de celui qui a été son compagnon. Bien écrit, sans fausse note ni vulgarité.

Je conseille vivement la lecture de ce livre qui donne une autre image de cette femme et de cet homme.

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on n'aurait pas dû

Y’a pas de quoi

Depuis la parution de cet ouvrage tabloïd, il nous sera désormais impossible de remercier quelqu’un avec qui on aurait passé un bon moment, de ces 4 mots simples, mots de tous les jours. « Merci pour ce moment » est maintenant trop connoté pour être honnête. Le destinataire sera suspicieux et même si nous l’assurons de notre bonne foi, cette juxtaposition de vocables si docile et si fluide aura des relents de plagiat, une assonance de scandale. Je ne lirai pas le papier du caniveau. La catharsis de Valérie T’ ? Faire du voyeurisme à 16 cts la page, non merci. Pour se glisser dans l’alcôve du pouvoir, autant lire Saint-Simon. Et puis, que dit ce merci ? Merci du fond du cœur ou merci pour l’horreur ? Je passe mon tour. Merci pour cette critique de Pascale Frey. Du fond du cœur des jolis mots.

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Je ne l’ai pas lu

Et je ne le lirai pas.
Je pense que, depuis plusieurs années, on déconsidère grandement la fonction présidentielle, quel que soit la personnalité qui l’incarne.
De plus, ce sont des affaires privées qui ne nous regardent pas. Pascale Frey en parle très bien

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on n'aurait pas dû

je n’ai pas lu ce torchon.
je ne lirai jamais ce brûlot.
je regrette que les medias lui fasse une publicité imméritée.
La littérature n’est pas une machine à laver son linge sale.

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