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coup de coeur
Une plongée fascinante dans les profondeurs abyssales de nos âmes
Le jeune Milo est dans le coma, et autour de lui sa famille se rassemble juste avant de voler en éclats. Pour supporter la peine, il faut un coupable. On cherche, on trouve. Mais le coupable est-il bien celui que l’on croit ? Y en a-t-il seulement un ? Il y a mille sortes de coma, et autant de façons de s’en réveiller. Valérie Tong Cuong est une orfèvre, qui maîtrise à la perfection aussi bien la construction romanesque que les nuances des sentiments. Dans Pardonnable, impardonnable, elle dit les glissements de terrain intérieurs et les silences, les digues qui cèdent, le temps perdu qui ne se rattrape pas, tout ce que l’on bâtit sur des erreurs, et les mensonges qui sauvent parfois. Valérie Tong Cuong joue avec les émotions de son lecteur et invite à ne pas se fier aux apparences. Tout est toujours moins simple qu’il n’y paraît. Ce qu’on croit penser des personnages évolue en permanence. Rien n’est fabriqué, tout sonne juste. Pardonnable, impardonnable est une plongée fascinante dans les profondeurs abyssales de nos âmes, des secrets et des non-dits. Une spirale étourdissante dont personne ne peut s’extraire indemne. Un roman à quatre voix autour de cinq personnages qui nous accompagnent pour longtemps. Valérie Tong Cuong fait partie de ceux qui ont compris bien des choses du monde et des existences qui le traversent. Dans son roman, elle pose de nombreuses questions. Chacun est libre d’en chercher les réponses. Retrouvez Sophie Adriansen sur son blog
coup de coeur
Magnifique
Milo a douze ans, il respire la joie de vivre. Il est avec sa tante Marguerite au moment où arrive un horrible accident de vélo. Et là tout bascule… Ses parents Céleste et Lino étaient avec Jeanne pour une donation secrète au moment des faits. Cela nous plonge directement dans l’ambiance et dans les secrets. Car cette famille, elle en a des secrets… C’est donc un roman choral, à quatre voix qui nous est proposé. Tour à tour chacun s’exprimera dans un chapitre en passant par cinq stades : le temps de la colère, celui de la haine, de la vengeance, des regrets pour enfin arriver au pardon. Pardonnable, impardonnable, c’était un jeu mais peut-on tout pardonner ? C’est l’objet de ce récit. Jeanne : la mère possessive a créé une relation fusionnelle avec sa fille Céleste. Lino : père de Milo et mari de Céleste, il est exigeant avec son fils car il souhaite toujours mieux pour lui, il ne sait pas exprimer ses sentiments, il se réfugie dans l’alcool s’il a des problèmes et il renie ses modestes origines. Les thèmes abordés sont les secrets, les regrets, la culpabilité et le chemin vers le pardon, la reconstruction peut-être d’une famille déchirée. Cependant cela n’a pas gâché le plaisir de la lecture tant l’écriture de Valérie Tong Cuong vous emporte. Ses mots sont choisis. Ces personnages sont des êtres réels remplis d’humanité. L’écriture est directe, le rythme est excellent. Une plume qui vous prend, les pages tournent à toute vitesse. Chaque personnage est fouillé, bien détaillé avec psychologie et profondeur, le tout en délicatesse. J’ai adoré ce roman fort et intense. Ma note : un coup de ????? Les jolies phrases Les grandes douleurs unissent sûrement plus que les joies. Il faut croire que le silence était une évidence pour chacun de nous, pourtant aujourd’hui je sais que c’était une erreur, c’était laisser l’infection se développer en toute discrétion, c’était nous condamner à perpétuité, parce qu’il y a des secrets dont il faut parler de suite ou plus jamais. Il suffit de peu de choses pour que nos vies bifurquent. Tu as effacé nos douleurs et nos dettes, Milo. Le monde a inversé sa course à l’instant où tu es né, bien vivant. Sois heureux dans ta nouvelle vie et laisse-nous à la nôtre. Elle n’est peut-être pas tous les jours brillante, mais tant qu’on ne sait pas que le luxe existe, pourquoi veux-tu qu’il nous manque ? C’est comme ça, dans certaines familles les enfants naissent par wagonnets, chez nous c’est au compte-gouttes. Avorter, c’est peut-être se priver pour toujours d’être mère, qui sait ce que l’avenir lui réserve ? Sans doute ai-je le tort d’avoir mon âge. De la même manière que la bave du bébé émeut quand celle d’une vieille personne dégoûte, les souffrances ne sont pas mesurées à la même aune chez la femme de trente ans que chez celle de soixante. C’est lorsque l’on n’a plus rien à perdre que l’on est le plus dangereux. C’est sur ceux que l’on aime et qui nous aiment que l’on déverse son désarroi. J’ai pensé, il est si difficile de composer avec une vie dont on ne détient que des fragments, quand on n’a même pas idée de ce qui nous échappe, quand tout autour de nous n’est constitué que de pièces manquantes dont on ignore les contours. Le viol des sentiments est-il plus acceptable que celui des corps ? Je n’avais pas hésité à l’humilier, alors même que cette humiliation avait tué mon père. J’avais reproduit ce que j’avais haï. Je n’avais qu’un idée en tête, sauver ma peau. Être quelqu’un. Être différent. Refuser la fatalité, l’impuissance, se prouver que l’on est encore vivant : je ne cherchais rien d’autre. Je croyais me défendre. Mentir et tromper pour se prouver que l’on est vivant. Marguerite était mon cancer. Elle avait d’abord enflé dans mon ventre et, à présent, elle colonisait mon sein. Ce n’était pas un amas de cellules malignes que je palpais, mais la douleur de sa naissance que je portais depuis toujours sans jamais avoir réussi à m’en délivrer, sans jamais pouvoir en confier le fardeau. J’étais le monstre qui avait accouché du monstre. Une mère doit pardonner à son enfant, une mère doit tout comprendre, une mère doit aimer sans la moindre condition. Parfois, les mots qui se bousculent sont si nombreux qu’ils créent au bord des lèvres un embouteillage impossible à endiguer. Parfois, la confusion est telle qu’on devient incapable d’identifier la nature des sentiments qui nous habitent. Tu es comme un astronaute, Lino, tu as quitté la planète, tu t’es mis sur orbite mais nous autres, en bas, on a toujours eu les pieds dans la boue. Je n’oublie rien, je n’excuse rien, mais je pardonne, ce qui est fait, rien ne changera le passé, en revanche il nous appartient de modifier l’avenir. Ne prends pas ce pardon si ce n’est ce que tu veux. http://nathavh49.blogspot.be/2015/05/pardonnable-impardonnable-valerie-tong.html Un roman qui résonne en nous.
Quand Milo, douze ans, chute de vélo, tous les membres de sa famille glissent avec lui. La cascade est aussi rapide que les conséquences sont lourdes. D’emblée, la peur assaille Céleste la mère, Lino le père, Jeanne la grand-mère et Marguerite la tante. Milo, malgré lui, est le noyau de cette petite famille, il en est le centre névralgique, l’élément fédérateur. L’amour que tous lui portent est immense pour des raisons variées propre à chacun. Ce garçon ne sait pas qu’il tient dans ses petites mains un édifice bien fragile.
coup de coeur
Un Diamant
Ce roman est un diamant brut, une pépite, du cristal, il touche au plus profond, à l’intime, on se retrouve dans chacun des personnages, de ce récit polyphonique à 4 voix. Le point de départ est l’accident d’un petit garçon Milo, accident de vélo banal mais qui va avoir des répercussions immédiates et importantes pour l’ensemble de sa famille. En effet, cette famille s’est construite comme beaucoup de familles d’ailleurs sur le non dit, le poids des secrets. La mère Jeanne a toujours préféré son aînée Céleste à Marguerite. Elle est la matriarche qui tient la famille, elle déteste son gendre Lino qui n’est pas assez bien pour sa fille et ne supporte pas la beauté, l’insouciance de la petite dernière de 28 ans. Milo ce jeune garçon de 12 ans solaire va donc être le déclencheur sans le vouloir de l’ouverture d’une boite de pandore, de la mise à nue de vieilles rancœurs, non dits, secrets que les uns et les autres taisent depuis de longues années.On alterne les récits entre les 4 personnages qui chacun nous éclairent sur la famille, leur passé et la construction de leur vie. Cette lecture m’a happée dès le départ par le côté intime, la brutalité d’un drame celle de l’accident puis le récit et le dévoilement de ces histoires de famille. C’est une écriture de l’intime qui parait tellement réelle, tellement proche, on a l’impression d’assister au drame et d’écouter la voix des protagonistes. Ensuite la profondeur des personnages, leur vérité, leur évolution ; leurs failles, leur dureté font que l’on se retrouve dans chacun d’eux. On mesure le poids des non dits, la difficulté de se construire sans amour, avec des incompréhensions, le regard de l’autre. Le sujet explore la personnalité, les actes conscients et inconscients, dans une mécanique implacable qui tient en haleine. L’humanité des personnages, la réflexion sur l’identité, la famille, la construction de soi sont magnifiquement abordées. J’avais déjà été touché par l’écriture de l’auteur dans l’atelier des miracles, mais là ça a été physique, je n’avais pas envie de laisser partir les personnages, de terminer ma lecture. Et quand cela a été fait, j’ai eu vraiment la sensation physique d’avoir vécu une expérience à mille à l’heure, de sentir battre mon cœur plus vite et d’avoir envie d’appeler mes proches pour leur dire que je les aime. Car la force du récit est aussi de mettre en avant le pardon, la possibilité de l’oubli, de se construire en s’acceptant, d’être capable de pardonner l’impardonnable, de se pardonner à soi même et d’avancer. Et cette belle leçon a fortement raisonné en moi. Si vous n’avez qu’un livre à lire cette année lisez celui là car il fera écho à ce qu’il y a de plus humain en vous, car il vous questionnera sur vos choix, vos failles, douleurs, mais aussi ce qui vaut le coup dans la vie. Car il fait se sentir humain à travers cet ascenseur émotionnel, ce maelstrom d’émotions qu’on éprouve avec les personnages. Car il est un peu magique et fait grandir. Car il donne encore plus envie de vivre et ça c’est la magie d’un beau roman et de la littérature. Donc Lisez-le et vous ne le regretterez pas. PS : merci à Nathalie Couderc de ne pas m’avoir fait passer à côté de ce livre en signalant sa sortie. |
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