Dans cette année de commémoration de la Grande Guerre, j’ai exhumé des oubliettes de ma PAL, ce petit livre de Hubert Mingarelli (Prix Medicis 2003) qui prend pour cadre le conflit soviéto-polonais de 1919/1921, concernant les nouvelles frontières définies par le Traité de Versailles.
Avec une précision d’horloger, doublée d’une grande économie de mots et de faits, l’auteur nous offre un véritable carnet de soldat, le journal de bord d’une bande de trouffions dépenaillés, entre corvées de réquisition alimentaire, combat contre le froid, contre la crasse, contre le manque de cigarettes et de thé et la hantise des opérations militaires.
Des hommes simples de l’Armée Rouge, aux phrases laconiques, qui se chahutent, se bousculent, s’entraident, jouent aux dés, profitent de la tranquillité d’un lac dans les périodes de repos, bizutent un jeune bleu qui les fascine par son savoir.
C’est une chronique monotone mais magnifique sur la solidarité et la fraternité. Un style très particulier que l’on retrouve dans Un repas en hiver paru en 2012, une plume personnelle qui dit tout avec une belle simplicité stylistique.