Rosa
Jonathan RABB

10 X 18
detectives
juin 2011
563 p.  9,60 €
 
 
 
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nuit blanche

Berlin autrement avec ce polar

Ce polar qui traînait sur mon étagère (avec les deux autres ouvrages composant cette trilogie) est une invitation à se promener dans l’Histoire de ce Berlin.
Le point de départ de Rosa est une idée toute simple du romancier américain Jonathan Rabb : extrapoler sur ce qui a bien pu arriver au corps de Rosa Luxembourg, disparu de la circulation après son assassinat. Celui-ci ne fut retrouvé que plusieurs mois après, sans qu’aucune explication officielle n’aie jamais été admise.
Rabb, fils et petit-fils d’historiens a été nourri au biberon de l’Histoire. L’arrière-fond est donc d’un extrême réalisme, notamment concernant l’état politique de l’Allemagne après la défaite de 1918. Nikolaï Hoffner, commissaire débonnaire, besogneux sans être spectaculaire, se retrouve à enquêter sur des meurtres en série. Des corps de femmes sont retrouvés dans un étrange état post-mortem. L’une de ces victimes est identifiée, il s’agit de Rosa Luxembourg, dont la dépouille est très vite dérobée à la morgue de la police ! Hoffner mène dès lors une double enquête, la seconde au sein même de l’appareil policier berlinois où la rivalité entre la Criminelle et la brigade politique est très forte.
La ville de Berlin est un personnage à part entière dans ce polar. On y flâne dans des quartiers en pleine mutation, oscillant entre reconstruction et immobilisme. Les mentalités sont d’une autre époque : il faut jouir de la vie après cette guerre qui a vu mourir trop d’hommes au combat. Hoffner s’y emploie, malgré une vie de famille qu’il semble chérir, auprès d’une femme réservée et de ses deux jeunes fils. D’avancées brouillonnes en éclairs de génie, Hoffner progresse vers une vérité dérangeante…mettant en danger ceux qui lui sont chers. Le final laisse pantelant.

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