Alors qu’elle était étudiante en première année à l’université de Yale, Joyce Maynard fit preuve de beaucoup de culot (ou d’insouciance). Elle adressa une lettre au directeur du New York Times dans laquelle elle lui proposait un article relatant la manière de vivre des jeunes de sa génération. Nous sommes alors en 1971. Contre toute attente, sa proposition fut retenue et le prestigieux journal lui commanda l’article. Peu de temps après sa publication, Joyce Maynard reçut une lettre du célèbre auteur de « L’attrape-coeurs » : J.D. SALINGER himself. Son existence en fut transformée puisqu’elle partagea sa vie pendant un certain temps malgré la grande différence d’âge les séparant. C’est pendant cette période qu’elle a rédigé « Une adolescence américaine » qui est en quelque sorte un prolongement de l’article du New York Times. Ce qui est « amusant » avec ce livre, c’est que l’auteure en nous parlant d’elle, nous fait revivre notre propre adolescence. J’ai retrouvé au fils des pages mes propres doutes, peurs, complexes, les relations avec les autres adolescents pas toujours évidentes. Je suis pourtant un petit peu plus jeune qu’elle, je n’ai pas grandi aux Etats-Unis mais dans l’Est de la France mais je suis revenue, à sa lecture, en arrière et ai mesuré ce qui avait changé en moi. C’est un exercice troublant.