Les internautes l'ont lu
nuit blanche
Un récit presque trop beau pour raconter la guerre
Yellow birds est un véritable bijou. Kevins Powers ce jeune auteur qui a lui-même combattu en Irak parvient dans ce premier roman a évoqué la guerre dans ce qu’elle a de plus cruel, de plus affreux, avec un lyrisme qui confère à la pureté la plus absolue. Des magnifiques mots pour conter l’horreur la plus extrême. À travers l’histoire de Bartle, ce jeune engagé de 21 ans qui décrit l’horreur de la guerre d’Irak, mais également sa culpabilité de n’avoir pu tenir la promesse de prendre soin et de ramener au pays son ami Murph, c’est toute l’absurdité des guerres que décrit l’auteur. Dans ce roman aux chapitres explosés, la guerre n’est pas que celle du présent, celle d’Irak, celle ponctuée – de longues attentes, pendant lesquels les soldats ont tout loisir de penser à ceux qu’ils ont laissés, à ce qui les a poussés à s’engager, à ceux qui sont déjà morts, et à leur possible mort – et de moments d’intense activité durant laquelle penser c’est être mort, durant laquelle il faut juste tirer pour abattre celui qui vous fait face, lui trouer la peau, avant qu’il ne troue la vôtre . Cette guerre c’est aussi la guerre du passé, parce que chaque homme, chaque soldat engagé dans un conflit est lui-même issu d’une guerre passée, tous sont le produit d’un conflit qui déjà eu lieu, la guerre n’est au final n’est qu’un éternel recommencement, qu’une machine à broyer des êtres. Cette guerre sera aussi celle du futur, celle qui ne lâchera jamais le soldat qui est rentré au pays, qui en réchappé, tout du moins en partie. Elle le hante et le hantera jusqu’à son dernier souffle, jusqu’à ce que son corps ne meure. Son âme, elle, est déjà morte, elle est restée là-bas à Al Tafar, elle n’a pas survécu à ce qu’elle a vu. Yellow birds est un roman qui inspire le respect. Plus qu’un simple texte, c’est une symphonie des mots pleine d’humanité et de poésie. Un grand texte à couper le souffle dans lequel chaque mot est pesé, chaque phrase est ciselée et trempée dans l’émotion. S’il n’y avait qu’un seul roman à lire, ce serait vraiment celui-là… Retrouvez Meelly lit sur son blog |
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