Créole belle
James Burke

Traduit par Christophe Mercier
Rivages
avril 2014
624 p.  22 €
ebook avec DRM 7,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Suspense garanti sur lecture !

Le polar, depuis le temps, le romancier américain James Lee Burke le connaît sur le bout des mots et cette fois il ne se limite pas, mais le traite dans le (grand) détail. La nouvelle aventure – déjà dix-neuf au compteur à ce jour – de son héros récurrent Dave Robicheaux compte en effet 620 pages. Ce n’est pas un luxe pour raconter cette histoire aux multiples facettes. Dans « Creole Belle », Dave Robicheaux doit affronter de nombreux dangers et enquêter dans plusieurs directions, dénouer des chantages, des magouilles dans le marché de l’art américain, déjouer des extorsions ou des intimidations, enquêter sur d’étranges et inquiétants règlements de compte. Toutes ces variations des tares humaines le conduisent et le ramènent bientôt à un même mal, presque absolu et tabou, le nazisme, puisque l’un des protagonistes, un vieux monsieur très classe, a été, semble-t-il jadis, un exterminateur SS dans les camps en Allemagne. Ce n’est pas la première fois que Burke s’attaque à ce thème : en 1994, Robicheaux s’était frotté à un tueur nazi dans « Dixie City ».

Tout commence ici quelque temps après le passage ravageur de la tornade Katrina sur la Nouvelle Orléans et la Louisiane, quand Dave Robicheaux se remet d’une blessure par balle subie lors d’une précédente affaire. Il reçoit à l’hôpital la mystérieuse visite d’une jeune chanteuse qui lui laisse dans un iPod une chanson, « Creole Belle », avant de disparaître. Guéri, l’enquêteur de New Iberia part en chasse avec son compère habituel, l’insondable et alcoolique Clete Purcel, pour retrouver la jeune femme. Mais les mailles du filet ne tardent pas à s’emmêler et les morts s’accumuler. Les filles des deux héros, adultes, sont aussi bientôt mêlées à l’affaire. Celle de Robicheaux, Alafair, s’apprête à publier son premier roman. Celle de Purcel, Gretchen Horowitz, peut-être la tueuse qui joue les justiciers, tente de se reconvertir dans le cinéma documentaire.
A coups d’introspections, d’interrogations sur la culpabilité, les valeurs et la famille et d’investigations tous azimuts dans le bayou ou à la Nouvelle Orléans, James Lee Burke se sort avec maestria du piège qu’il s’est tendu à lui-même. Ses descriptions de la Louisiane sont comme d’habitude prenantes. On s’y croirait. Ses diversions psychologiques teintées de bon sens. Le suspense garanti sur lecture. Certains critiques parlent de cet écrivain comme d’une sorte de nouveau Faulkner. C’est à peine exagéré. Vivement la vingtième enquête de Dave Robicheaux, s’il en a encore la force. 

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