Dans la chaleur et la moiteur de l’été new-yorkais de 1965, Ruth Malone élève seule ses deux enfants Cindy et Frankie Junior depuis sa séparation d’avec leur père. Ce dernier revendique le droit de garde et une décision de justice doit être bientôt rendue.
Or, un matin, en déverrouillant la porte de la chambre des enfants, Ruth constate qu’ils ont disparu. La police va malheureusement découvrir quelques heures plus tard le corps sans vie de la petite Cindy, puis au bout d’une recherche de plusieurs jours le corps à demi décomposé de son frère.
Dès les premiers temps de l’enquête, l’inspecteur Devlin est convaincu de la culpabilité de la mère. En effet, Ruth Malone n’exprime nullement son chagrin : elle est impeccablement habillée, maquillée et ne laisse transparaître aucun sentiment.
Par ailleurs, son emploi de barmaid de nuit dans un bar n’aide pas à donner au public une bonne image de la jeune femme. Encore moins quand elle se met à fréquenter de nombreux hommes. Les journalistes la poursuivent comme une bête traquée et son procès signera l’hallali de sa liberté.
Au-delà de l’histoire basée sur un fait divers réel, ce roman est un portrait psychologique fouillé et très intéressant d’une jeune femme complètement perdue, qui derrière sa froideur cache une pudeur voire une rigidité inculquée par sa propre mère ; qui derrière son étourdissement dans les relations sexuelles d’un soir cache un profond besoin d’amour, et qui derrière son apparente apathie pendant son procès cherche à se protéger de la cruauté qui se déchaîne contre elle.
Il faut aller jusqu’au bout du roman pour connaître enfin la terrible et cruelle vérité. Ce livre n’est pas un polar, c’est un portrait de femme qui m’a touchée.
A vous de lire maintenant l’excellent « La face cachée de Ruth Malone ».